Malgré la reprise de Nouméa par l'État, la partie est loin d'être gagnée en Nouvelle-Calédonie. Dans la soirée du mercredi 29 mai, le GIGN a ouvert le feu sur un homme qui venait de tirer au fusil sur les forces de l'ordre et son pronostic vital est engagé. Deux enquêtes ont été ouvertes, mais selon le procureur de la République de Nouméa, la thèse de la légitime défense pour les gendarmes est privilégiée. Les tensions persistent donc, même si, petit à petit, les forces de sécurité dégagent des routes et des carrefours permettant à plusieurs villages de se reconnecter à Nouméa.
Le nord de l'archipel, nouvelle zone d'affrontements ?
Le calme avant peut être une nouvelle tempête. Le nombre d'émeutiers est passé de 5.000 à environ 2.000, selon le renseignement territorial. Avec le déploiement des forces de sécurité à Nouméa et sur les axes stratégiques, les émeutiers remontent vers le nord de l'archipel. "Ils se replient dans leur tribu", décrypte une source proche du dossier. "Les émeutiers ont besoin de se reposer. Cette phase leur permet de préparer d'éventuelles nouvelles embuscades", s'inquiète une source sécuritaire.
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Il faut dire que le nord de l'archipel avait été jusque-là plutôt préservé des violences. Mais la zone apparaît désormais comme un possible théâtre d'affrontements dans les prochains jours. Si bien que la place Beauvau a décidé d'envoyer sur l'île les nouveaux blindés de la gendarmerie, selon les informations d'Europe 1. Six Centaure doivent arriver la semaine prochaine et jusqu'à seize unités pourraient être envoyées dans les semaines qui suivent. Ces blindés de 15 tonnes très polyvalents sont équipés de radars de départs de coups de feu. Mais surtout, ils peuvent transporter des hommes sous les tirs nourris de l'ennemi, comme cela risque d'être le cas à mesure que les forces se déploient vers le nord de l'archipel.