Que faut-il faire pour mettre fin à la délinquance routière ? La question est plus que jamais au cœur de l'actualité après la mort d'Éric Comyn après un refus d'obtempérer et de cette petite fille, renversée par un deux-roues. Beaucoup de voix s'élèvent pour demander des sanctions fortes de la justice. Pourtant, c'est déjà le cas.
"Il faudrait plutôt penser à la peine d'interdiction de conduire, tout véhicule à moteur"
En théorie, le Code pénal prévoit des peines allant de un à cinq ans de prison pour les rodéos urbains et jusqu'à deux ans d'emprisonnement en cas de refus d'obtempérer. Sauf que, dans les faits, ces peines sont rarement prononcées, faut de place dans les prisons et elles s'effectuent donc souvent sous forme de bracelet électronique.
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Alors comment durcir la loi malgré ce constat ? Pour l'avocat Antoine Régley, auteur du livre Drames sur la route, combat contre l'injustice, il existe des solutions concrètes pour améliorer la répression : "Je pense, pour les refus d'obtempérer, qu'il faut que la confiscation des véhicules soit obligatoire. Aujourd'hui, elle n'est que facultative. Et si on peut suspendre et annuler des permis de conduire, dans les deux cas, je crois qu'il faudrait plutôt penser à la peine d'interdiction de conduire, tout véhicule à moteur. Aujourd'hui, quand vous avez une suspension ou annulation de permis, vous pouvez malgré tout conduire par exemple un scooter 50 centimètres cubes et continuer à faire des rodéos".
L'avocat précise que la répression des rodéos urbains et des refus d'obtempérer a toutefois augmenté ces dernières années. Le nombre d'interpellations pour des rodéos sauvages a, par exemple, doublé entre 2009 et 2022. Depuis 2018, il est aussi possible de poursuivre tout individu qui en ferait la promotion sur les réseaux sociaux. Mais, là encore, ces poursuites ne sont en réalité que très rarement effectuées, voire jamais selon l'avocat.