"Nous sommes mieux armés qu'il y a deux ans", estime le ministre de l'Intérieur dans une interview au JDD. Interrogé à la veille des commémorations des attentats du 13-Novembre, Gérard Collomb détaille les évolutions de la menace terroriste et des services qui la combattent. David Revault-D'Allonnes, l'un des journalistes qui a interviewé le ministre, a retracé les grandes lignes de cet entretien, dimanche matin, sur Europe 1.
Une radicalisation "cachée". "La menace reste à un niveau tout à fait élevé, elle a changé mais le risque est maximum", explique David Revault-D'Allonnes. "Certes, il n'y a plus de possibilité d'agir depuis l'extérieur avec des commandos très organisés en amont comme c'était le cas à l'époque du 13-Novembre. Mais, en revanche, on constate qu'il y a de plus en plus de dossiers avec des gens qui n'ont jamais mis les pieds en Syrie et qui s'auto-radicalisent ou se radicalisent dans un petit cercle d'amis ou familial, de façon très cachée, sur des réseaux sociaux comme Telegram, etc."
"La 'cyberinfiltration' sur les réseaux sociaux". Ces cellules ont, selon le journaliste, "des projets pas forcément très aboutis mais qui peuvent se déclencher en quelques heures ou en quelques jours et faire énormément de dégâts". "C'est la grosse difficulté pour les services de l'antiterrorisme qui doivent privilégier de nouvelles méthodes, s'adapter avec notamment la 'cyberinflitration' sur les réseaux sociaux", conclut David Revault-D'Allones. "Il s'agit de détecter quelle est l'activité, quel est le stade de préparation des actes terroristes de ces groupes."