Une automobiliste qui avait réussi à sortir de sa voiture juste avant qu'un train ne la percute sur un passage à niveau a porté plainte contre X et contre la SNCF auprès du parquet de Digne-les-Bains, a déclaré le procureur vendredi.
Bloquée au milieu de la voie ferrée. L'accident s'est produit le 21 décembre 2017 à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence : la quadragénaire avait calé au volant de son véhicule au milieu de la voie ferrée. Elle s'apprêtait à redémarrer lorsqu'elle avait "constaté avec terreur qu'un train lancé à pleine vitesse arrivait sur la voie", selon son avocat Me Emmanuel Molina, cité par La Provence. La femme et sa fille de 16 ans étaient sorties précipitamment de la voiture, que le TER Marseille-Briançon percutait de plein fouet, sans dérailler. Le véhicule avait été projeté 40 mètres plus loin. L'accident n'avait fait aucun blessé.
Ni barrières ni signaux. Les deux victimes, entendues en garde à vue après l'accident, ont assuré que les barrières étaient relevées et les signaux de sécurité n'étaient pas activés. Les dépistages d'alcoolémie et de produits stupéfiants sur la conductrice étaient négatifs. La SNCF n'a pas souhaité communiquer sur cet accident.
Le passage à niveau des Vannades, où s'est produit l'accident, n'est pas inscrit sur la liste des passages les plus dangereux identifiés par le programme de sécurisation nationale. Me Emmanuel Molina s'interroge sur "des négligences (...) commises par la SNCF".
Millas comme symbole de la dangerosité des passages à niveau. La dramatique collision survenue le 14 décembre entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales), qui avait fait six morts parmi les collégiens, avait une nouvelle fois relancé les questionnements sur la dangerosité des passages à niveau en France. Une enquête est toujours en cours pour déterminer les circonstances de cet accident.