La compagnie à bas coûts Ryanair fait face vendredi à un nouveau conflit social d'ampleur européenne, avec une première grève de pilotes coordonnées dans cinq pays pour obtenir de meilleures conditions de travail. Le débrayage, en pleine période de congés estivaux, concerne l'Allemagne, la Belgique, la Suède, l'Irlande et les Pays-Bas.
85% des vols assurés. Au total, plus de 55.000 passagers seront concernés, dont 42.000 pour l'Allemagne, selon la compagnie qui a promis aux voyageurs lésés un changement gratuit de réservation. Ryanair a précisé que 85% de leurs vols seront assurés. "Plus de 2.000 vols opéreront normalement, transportant près de 400.000 passagers à travers l'Europe", a indiqué jeudi soir la compagnie irlandaise sur Twitter.
Une grève "inutile" dénonce Ryanair. La compagnie, qui revendique 130 millions de clients annuels et dénonce une grève "inutile", a vu ces derniers mois le malaise social s'étendre à ses principales catégories de personnel en Europe. Fin juillet, l'entreprise irlandaise avait affronté une grève du personnel de cabine en Espagne, Italie, Portugal et Belgique. L'impact de ce type de mouvements est bien plus important que des grèves nationales isolées lors desquelles la compagnie peut remplacer les grévistes par leurs collègues de pays voisins.
Politique salariale agressive, selon les syndicats. Les tensions à Ryanair ont éclaté au grand jour à la suite d'un sérieux problème de planning de pilotes en septembre 2017, qui a entraîné un grave conflit et des annulations portant sur 20.000 vols. Cette crise a forcé Ryanair à reconnaître des syndicats dans plusieurs pays, ce que la compagnie avait toujours refusé. Mais souvent, le dialogue échoue, comme en Irlande où la compagnie a annoncé la semaine dernière le transfert à venir d'avions de Dublin vers la Pologne. 300 emplois sont en jeu. D'une manière générale, les syndicats reprochent à la compagnie sa politique salariale agressive, le recours à des contrats précaires et au dumping social.
Ainsi, Ryanair impose quand il le peut, selon les syndicalistes, des contrats de travail irlandais plus flexibles aux personnels naviguant, même s'ils vivent ailleurs en Europe. Pour se justifier, la compagnie relève que la majeure partie du travail se fait à bord d'avions immatriculés en Irlande.