Fermés depuis le 30 octobre dernier, les commerces "non-essentiels" ont pu rouvrir samedi, à la suite des annonces d'un déconfinement par étapes par Emmanuel Macron. Un soulagement pour les professionnels, alors que les fêtes de fin d'année se profilent. Après une année hachée par les deux périodes de confinement, ils misent beaucoup sur les trois prochaines semaines. Ce week-end, la situation a finalement été contrastée selon les villes et les secteurs d'activité, encore perturbée par les manifestations et la règle des 20 kilomètres.
Perturbations dans les grandes villes
Dans les grandes villes, la reprise était bonne samedi, mais la dynamique a été stoppée net en fin de journée par les manifestations contre le projet de loi "sécurité globale". A Paris, Bordeaux ou encore Rennes, les commerces de centre-ville affichent une baisse de chiffre d'affaires de 30 à 50% par rapport au même week-end l'an dernier. Dans la cité girondine, la règle des vingt kilomètres bride encore la consommation. "Il y a une clientèle qui vient de Limoges, Poitiers, Périgueux, Angoulême, La Rochelle, Dax... Sans elle, il nous manque 50% des clients", souligne Christian Baulme, président de la Ronde des Quartiers, principale association de commerces du centre-ville.
Une réouverture vécue différemment dans les villes moyennes : pas de grosse affluence dans les boutiques mais des clients tout de même au rendez-vous. Les coiffeurs notamment, ont été très sollicités.
Jouets et vêtements s'en sortent bien
Et puis, les courses de Noël sont lancées. Sans surprise, c'est le secteur du jouet qui s'en sort le mieux : +10% par exemple chez JouéClub par rapport au même week-end l'an dernier. Les magasins de vêtements s'en sortent bien aussi se réjouit Eric Mertz, président de la Fédération de l'habillement… "On a eu une très bonne tenue du secteur du prêt-à-porter enfant, même si les ventes femmes et hommes étaient un peu en retrait, avec toutefois un très bon panier moyen. Par conséquent un chiffre d'affaires sensiblement identique à celui de l'année dernière à date comparable. Donc on peut considérer que le pari est gagné et que la reprise est bien amorcée", assure-t-il.
Ombre au tableau : la confusion autour du Black Friday, journée de promotions venue des Etats-Unis prévue initialement le 27 novembre puis reportée par certaines enseignes. "On a des gens qui viennent et nous demandent pourquoi on ne le fait pas. Quand on répond que ça a été décalé, ils rétorquent qu'il y a des promotions partout sur Internet, déplore le président de la Fédération de l'habillement. Les sites ne jouent pas le jeu."
Un début encourageant donc, mais les commerçants anticipent déjà la suite : ils demandent au gouvernement un report des soldes d'hiver de deux semaines, du 6 au 20 janvier, le temps de refaire leur trésorerie. "Le 20 janvier coïncidera, si tout se passe bien, avec la réouverture des restaurants", ajoute Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants. "Donc cela participerait à créer une vraie reprise économique."