Les compagnies aériennes low-cost Ryanair, Vueling, EasyJet et Volotea ont reçu une amende de plus de 150 millions d'euros pour facturer, entre autres, aux passagers les bagages à main, ont annoncé vendredi des associations de consommateurs qui avaient porté plainte contre la situation. Les amendes viennent également sanctionner la facturation du choix de siège lorsqu'un passager voyage avec des personnes dépendantes, comme les personnes handicapées ou les enfants, ou l'interdiction de payer en liquide l'achat de billets dans les aéroports, indique dans un communiqué FACUA, l'une des associations plaignantes.
Le montant total des amendes dépasse les 150 millions d'euros
"Cela fait presque six ans que nous nous battons pour obtenir des autorités qu'elles agissent contre les pratiques des compagnies aériennes qui viennent gonfler de manière illégale leurs bénéfices, et nous y sommes finalement parvenues", s'est réjoui le secrétaire général de l'association, Rubén Sánchez. Selon FACUA, le montant total des amendes dépasse les 150 millions d'euros, et certaines compagnies devraient payer plus que d'autres.
La compagnie qui a reçu l'amende la plus lourde est l'Irlandaise Ryanair, "la première à avoir commencé à faire payer pour les bagages à main, en novembre 2018". Vient après elle l'Espagnole Vueling, qui écope d'une amende importante, puis dans une moindre mesure, la Britannique EasyJet et l'Espagnole Volotea, selon FACUA qui n'a pas précisé les montants exacts.
Des sources au ministère de la Consommation, qui a décidé de ces sanctions, ont confirmé à l'AFP qu'un dossier avait été ouvert il y a un an concernant "quatre compagnies aériennes low-cost" et qu'il avait donné lieu à des sanctions, mais n'a pas voulu confirmé le nom des entreprises, ni les montants.
Une possible répercussion financière
Cette décision peut faire l'objet d'un appel, ont indiqué ces sources ministérielles et les compagnies ont bien l'intention de le faire, a expliqué Javier Gándara, président de l'Association des Compagnies aériennes (ALA). Il a dénoncé lors d'une conférence de presse une décision "absolument disproportionnée". "Le fait que la sanction ne soit pas encore définitive peut laisser croire à certains voyageurs qui se rendent à l'aéroport que cela est illégal, alors que ce n'est pas le cas", a-t-il mis en garde.
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La suppression des frais de facturation évoqués (bagage à main, choix du siège etc) pourrait faire avoir une répercussion financière sur les passagers qui voyagent sans bagage à main, un coût dont ces derniers se seraient bien passés, a-t-il également averti.
Un argument réfuté par Rubén Sánchez, de FACUA : "Le secteur essaye d'instaurer l'idée que ce sont eux qui baissent le prix pour ceux qui n'ont pas de bagage cabine, mais cela est faux. Ce sont eux qui gonflent illégalement les prix, ils s'enrichissent avec des millions d'euros illégalement grâce aux voyageurs qui ont un bagage à main", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. FACUA a encouragé les consommateurs à réclamer le remboursement de ces frais supplémentaires et a indiqué qu'il était d'ores et déjà en train de préparer la défense de plusieurs dossiers déposés.