C’est la polémique du jour. Faut-il maintenir cette nuit le célèbre feu d’artifice sur le port de Sydney alors que l’Australie est en proie aux flammes ? Une pétition, signée par presque 300.000 personnes, exige que l’argent du spectacle soit utilisé pour aider les pompiers qui luttent contre les incendies. A Canberra ou dans d’autres villes, les feux d’artifices ont été annulés. Si les feux de forêts sont plutôt habituels en été, cette année ils ont été précoces et violents. Notamment en raison de la sécheresse, accentuée par le réchauffement climatique.
Une bonne petite polémique qui enfle, à quelques heures du réveillon, pour terminer en beauté cette année 2019. Surtout que dans ce cas, tous les ingrédients de la controverse sont réunis pour faire le tour du monde. Une date symbole d’abord. Le 31 décembre, difficile de faire plus symbolique. Mais aussi un événement international extrêmement couru : le feu d’artifice du Nouvel An sur le Harbour Bridge à Sydney.
Une cible de choix
Un moment de détente, de convivialité, adoré sur la Terre entière parce que c’est certainement l’un des spectacles pyrotechniques parmi les plus beaux qui existent. Et surtout, grâce au miracle du décalage horaire, c’est celui qui ouvre le bal mondial de la Saint Sylvestre, avant les autres grands feux d’artifice : Tour Eiffel à Paris, Time Square à New York ou Copacabana à Rio.
Ces images sont donc diffusées chaque année, sur toutes les chaînes télévisées de la planète. Une cible de choix pour ceux qui ont décidé de lancer une pétition demandant la suppression de l’événement cette année, au prétexte que l’Australie est ravagée depuis plusieurs semaines par de gigantesques incendies qui ont effectivement détruit trois millions d’hectares. Ce qui est énorme : c’est la taille de Belgique.
Une simple bonne résolution
Avec des conséquences dramatiques au niveau écologique, pour la flore comme pour la faune. On peur voit sur les réseaux sociaux des vidéos poignantes de koalas aux poils roussis qui cherchent un refuge, et puis de l’eau auprès des hommes. Tout est vrai. Il n’est pas totalement inutile que les 270.000 pétitionnaires attirent notre attention sur les conséquences du réchauffement climatique, à l’origine de ces incendies. En ce sens, cette polémique a valeur d’avertissement.
Maintenant dénoncer le coût exorbitant du feu d’artifice, qui s’élève à 6,5 millions de dollars australiens, sans étudier ses retombées très importantes sur l’économie locale et penser que cet argent puisse être réaffecté intégralement à la lutte contre les feux de forêts, on est là dans le registre équivalent aux bonnes résolutions de rentrées.