Emmanuel Macron est attendu à Libreville, au Gabon mercredi. Une première escale de sa tournée africaine. Lundi, le chef de l'État a posé les bases d'une nouvelle relation avec l'Afrique de l'Ouest. Moins de militaires, plus de formations et d'équipements et une loi pour encadrer la restitution des œuvres d'art aux pays qui le demanderont. Objectif : être moins présent mais plus influent.
"La France n'a plus de pré carré en Afrique. Elle a des devoirs, des intérêts, des amitiés qu'elle veut bâtir, poursuivre, renforcer pour mener des politiques solides dans chacun des domaines que vous représentez ici. Je n'ai pour ma part aucune nostalgie vis-à-vis de la Françafrique, mais je ne veux pas laisser une absence ou un vide derrière", a déclaré le chef de l'État.
Un néologisme de 1945
La Françafrique, un terme qui raconte une partie de l'histoire des liens complexes entre Paris et ses anciennes colonies. Mais de quoi parle-t-on exactement ? En 1945 un journaliste de L'Aurore invente le néologisme "Françafrique". L'idée d'un Commonwealth à la française. Félix Houphouët-Boigny reprendra l'expression avant de devenir le premier président de la Côte d'Ivoire indépendante et le premier gardien du pré carré français en Afrique.
Sédar Senghor, Bongo, Eyadema le suivront dans les pas feutrés d'un Jacques Foccart, faiseur de roi, du général de Gaulle, artisan du franc CFA, et installateur des troupes françaises dans les anciennes colonies. L'époque d'une vraie politique française en Afrique, regretteront certains. Un système mafieux dénonceront les autres. Le pétrole et les biens mal acquis, les valises de billets, les élections truquées, les putschs, les maçons et les barbouzes... 60 ans plus tard, les vieux crocodiles sont tous morts, mais on palabre toujours sur la Françafrique.