La tension monte entre la France et l'Algérie après la nouvelle prise de position de Paris en faveur de la solution marocaine autour du conflit. 1:31
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Wilfried Devillers // Crédit photo : Ludovic MARIN / AFP
La question du Sahara occidental envenime les relations Alger-Paris. Ce mardi, la France a appuyé le plan marocain pour la région, estimant qu'il s'agissait de la "seule base" de règlement du conflit. Une position à l'opposée de celle d'Alger, et qui rebat les cartes de la diplomatie française au Maghreb.

L'annonce marquera l'Histoire des relations diplomatiques entre la France et l'Algérie. Ce mardi, l'Hexagone a annoncé appuyer le plan marocain pour le Sahara occidental, estimant qu'il s'agissait de la "seule base" de règlement du conflit. Pourtant, le Maroc et l'Algérie s'affrontent depuis des décennies sur la question, Rabat estimant que la région - ancienne colonie espagnole, devrait être sous sa souveraineté, tandis qu'Alger soutient la position des indépendantistes sahraouis, qui réclament un référendum d'autodétermination.

Ce dernier était bien prévu après le cessez-le-feu de 1991, mais n'a jamais été organisé.

"La France se positionne comme un partenaire"

Cette annonce rebat les cartes de la diplomatie française au Maghreb. Jusqu'à maintenant, la France a estimé que le plan marocain pour le Sahara constituait une solution parmi d'autres. Emmanuel Macron considère qu'il s'agit désormais de la seule base pour aboutir à une solution politique durable. Une prise de position très stratégique.

"La France se positionne comme un partenaire, car c'est le troisième partenaire commercial du Maroc. C'est un choix stratégique économique fort dans un Maroc qui, sur cette décennie, va entrer dans l'agenda mondial, avec la Coupe d'Afrique des Nations football 2025, la Coupe du monde de football 2030. Donc, le Maroc se positionne vraiment dans l'agenda mondial en ce moment", estime Romain Grosjean, spécialiste des questions africaines, au micro d'Europe 1. 

Vers une visite d'Emmanuel Macron au Maroc d'ici la fin de l'année ? 

Cette reconnaissance fait figure de grande victoire diplomatique pour Rabat. Mais elle met à mal des relations franco-algériennes déjà tendues, malgré les multiples tentatives de rapprochement de Paris. "Je pense qu'il y a eu beaucoup de signes vers l'Algérie, que les Algériens n'ont pas su prendre finalement. Et donc, ce geste fort du président Macron, c'est de dire : 'Bon ok, je me tourne aussi vers votre voisin'. Ça ne va pas arranger les relations d'affaires qui étaient déjà complexes entre la France et l'Algérie. Mais on peut espérer que ce soit peut-être cyclique", poursuit-il. 

Mainte fois reportée, une visite d’Emmanuel Macron au Maroc devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année. Une façon de sceller le réchauffement des relations entre les deux pays.