C'est dans l'emblématique secteur du 3e arrondissement de Marseille que Christophe Castaner est venu, vendredi soir, porter son ambition. Sur un territoire où le Front national et La France Insoumise restent en embuscade, au moment même où le sénateur Stéphane Ravier et le député Jean-Luc Mélenchon présentaient leurs vœux, le délégué général de La République en marche! a pris comme prétexte l'inauguration de la permanence de la députée de la majorité Alexandra Louis pour détailler ses objectifs : construire, structurer le mouvement d'Emmanuel Macron. Surtout, l'ancien porte-parole du gouvernement garde les municipales de 2020 en ligne de mire.
"Pas candidat à Draguignan". Pas question, néanmoins, de l'admettre franchement. Christophe Castaner élude, ironise. "Depuis de longues années, je prends mes marques à Marseille comme ailleurs." La citée phocéenne, cela ne se refuse pas ? "Evidemment, Marseille ne se refuse pas. Vous voulez que je vous parle de tous ses restaurants, de ses calanques, de tous ces endroits où j'aime flâner ? Je vais vous faire une confidence : je ne suis pas candidat aux élections municipales à Draguignan."
Soutien possible de Gaudin. La porte reste donc grande ouverte pour l'être à Marseille. D'autant qu'à la mairie, l'indéboulonnable Jean-Claude Gaudin, en poste depuis 1995, laisse entendre qu'il pourrait finalement apporter son soutien à un candidat de LREM. "Aujourd'hui, je crois que les Républicains savent toujours se lever pour empêcher le FN", estime Christophe Castaner. "Certains n'ont pas été capables de faire cela le soir du premier tour de la présidentielle."
"Candidat idéal". Pour faire barrage au FN à Marseille, l'hypothèse Castaner commence donc à faire son chemin. Corinne Versini, référente des marcheurs dans les Bouches-du-Rhône, ne tarit pas d'éloges sur le numéro un du parti. "Castaner, c'est le candidat idéal pour nous", se félicite-t-elle. "C'est quelqu'un qui connaît le territoire, quelqu'un qui bosse, qui est humain, qui va au contact." Quelqu'un capable, aussi, peut-être, de permettre à LREM, en mal d'ancrage local, de gagner de grandes villes en 2020.