Après le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le préfet de police de Paris Michel Delpuech, l'Assemblée nationale a aussi auditionné lundi dans le cadre de l'affaire Benalla Alain Gibelin, directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC), un des départements de la préfecture parisienne. Ce haut responsable a affirmé devant les députés qu'Alexandre Benalla a assisté à des réunions lors de sa période de suspension.
A des réunions pendant sa suspension. Interrogé par Marine Le Pen, Alain Gibelin a reconnu qu'Alexandre Benalla était présent à des réunions entre ses services et l'Elysée entre le 4 et le 18 mai. Or, durant cette période, à en croire l’Élysée, l'adjoint au chef de cabinet d'Emmanuel Macron était suspendu après avoir commis des violences lors de la manifestation du 1er-Mai, violences révélées dans une vidéo par Le Monde mercredi dernier. C'est Patrick Strzoda, directeur du cabinet du président de la République, qui lui avait signifié cette sanction.
Alain Gibelin précise aussi que "la sanction prise à l'encontre de M. Benalla, à aucun moment, n'a été portée ni à ma connaissance ni à la connaissance de mes collaborateurs".
Donc le directeur de l'ordre public, M. Alain Gibelin, confirme que la suspension de 15 jours ayant frappé #AlexandreBenalla n'a jamais existé. C'est un très grave mensonge de l'Elysée. Un de plus... MLP #AffaireBenallaMacronpic.twitter.com/yY1h4aOgXK
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 23 juillet 2018
Aucune autorisation pour la manifestation du 1er-Mai. Par ailleurs, Alain Gibelin a aussi affirmé qu'Alexandre Benalla n'avait "aucune autorisation" de la préfecture de police de Paris pour participer à la manifestation du 1er-Mai comme "observateur". Ce haut-gradé, chargé notamment de la gestion des opérations de maintien de l'ordre lors des grandes manifestations, contredit donc la version du porte-parole de l'Élysée Bruno Roger-Petit qui, jeudi, avait affirmé qu'Alexandre Benalla bénéficiait d'une autorisation en tant qu'"observateur".
Alain Gibelin revient sur ses propos dans une lettre. Selon Le Figaro, Alain Gibelin a rédigé une lettre mardi destinée à Yaël Braun-Pivet, présidente de la Commission des lois et présidente de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Benalla. Il revient dans cette missive sur sa déclaration de lundi : à cause du bruit dans la salle, il a mal compris la question de Marine Le Pen et a notamment mal entendu les dates édictées. Selon une information complémentaire du Parisien, il explique avoir compris "du 1er mai au 18 juillet" au lieu du "1er au 18 mai".