Il s’est défendu de toute faute personnelle : Gérard Collomb, auditionné lundi en commission des Lois à l’Assemblée nationale sur l’affaire Alexandre Benalla, a renvoyé la responsabilité d’éventuels manquements au préfet de police et au cabinet d’Emmanuel Macron.
"J’ai été stupéfait : j’ai vu un ministre de l’Intérieur dire 'Ce n’est pas moi, c’est le préfet de police. Ce n’est pas moi, c’est le cabinet d’Emmanuel Macron. Je ne suis au courant de rien, je ne sais rien'", déplore dans Europe Midi Éric Diard, député Les Républicains des Bouches-du-Rhône et membre de la commission d’enquête parlementaire, dotée de prérogatives d’enquête sur l'affaire Benalla.
"Tout cela est très confus, très imprécis". "Sur toutes les questions, Gérard Collomb ne sait pas, alors que le préfet de police est sous sa responsabilité. Et sur le reste, il renvoie au cabinet d’Emmanuel Macron. C’est le président qui avait semble-t-il une police parallèle à la police officielle...", rapporte encore Éric Diard. Selon le député de l'opposition, "le ministre de l’Intérieur semble avoir été complètement court-circuité par le cabinet du président." "Il ne semble pas connaître Alexandre Benalla alors que c’était le bras droit de la sécurité pendant la campagne de Macron ; il a eu les images de la vidéo le 2 mai, et de nouvelles images le 18 mai qui l'ont fait changer d’avis… Enfin, tout cela est très confus, très imprécis", note-t-il.
Éric Diard attend désormais l’audition du préfet de police prévue lundi après-midi à l'Assemblée nationale, mais aussi celles du directeur de cabinet d'Emmanuel Macron et de son porte-parole, à une date encore inconnue. Ces derniers "semblent être au cœur des décisions" quant aux prérogatives attribuées à Alexandre Benalla, estime enfin Éric Diard, voulant faire "toute la lumière" sur cette affaire qui secoue l’exécutif depuis près d’une semaine.