La magistrate Élisabeth Pelsez a été désignée mercredi comme déléguée interministérielle à l'Aide aux victimes, a annoncé Matignon, alors que des associations s'étaient inquiétées ces dernières semaines de la disparition du secrétariat d'État créé sous François Hollande après la vague d'attentats en France.
Rattachée au ministère de la Justice. Ancienne conseillère au ministère de la Justice sous Pascal Clément et Rachida Dati, Élisabeth Pelsez, 56 ans, qui a occupé de nombreux postes en juridiction, sera officiellement nommée prochainement en Conseil des ministres "auprès de la garde des Sceaux" Nicole Belloubet, et non directement auprès du Premier ministre, comme le réclamaient plusieurs associations.
Une action "évidemment transversale". C'est toutefois bien le Premier ministre Édouard Philippe qui a présidé la première réunion du comité interministériel de l'Aide aux victimes à Matignon, qui doit se réunir à nouveau en novembre."La responsabilité de ce sujet incombe à la garde des Sceaux, parce qu'à l'évidence il y a à voir avec les questions de justice, mais l'action de l'État ne peut pas être organisée de façon verticale et dans un champ de l'action ministérielle : elle est évidemment transversale", a souligné Édouard Philippe. Élisabeth Pelsez aura donc la mission d'"assurer la coordination de l'ensemble des services qui interviennent en matière d'aide aux victimes", a-t-il précisé.
Elle a travaillé sur les récents attentats au Royaume-Uni. La juriste était jusqu'à présent magistrat de liaison au Royaume-Uni, où elle a notamment travaillé sur les récents attentats ayant frappé le sol britannique, dont plusieurs victimes étaient françaises.
Les effectifs de l'ex-secrétariat général sous son autorité. L'aide aux victimes est un dossier assuré par l'État depuis plus de 35 ans mais devenu encore plus sensible quand les attentats ont fait 239 morts et des centaines de blessés depuis 2015. Sa réorganisation décidée par l'exécutif Macron a heurté des associations de victimes et de proches des victimes. Un Secrétariat général de l'aide aux victimes (Sgav) avait été créé en février à l'initiative de la secrétaire d'État à l'Aide aux victimes Juliette Méadel. Elle anticipait - à juste titre - que son portefeuille ministériel, créé après les attentats de 2015, ne serait pas maintenu au lendemain de la présidentielle. Les effectifs de l'ex-Sgav seront placés sous l'autorité d'Élisabeth Pelsez, a précisé Édouard Philippe.