L’attaque meurtrière d’un fourgon pénitentiaire dans l’Eure fait réagir l’ensemble de la classe politique. A moins de quatre semaines des élections européennes, les oppositions montent au front et le gouvernement se retrouve quelque peu dans l’embarras.
"L’Etat perd le contrôle"
Hasard du calendrier. Alors que le fourgon pénitentiaire était attaqué, au même moment, le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur le narcotrafic était dévoilé à la presse. Un rapport accablant qui fait état d’une "France submergée". L’exécutif avait bien anticipé cette mauvaise publicité, multipliant ces dernières semaines les opérations "Place nette" et fait des annonces, comme Éric Dupond-Moretti sur une réforme du statut de repenti. Replacer "l’autorité au cœur de la République", la formule martelée par Gabriel Attal se retrouve une fois de plus face à l’épreuve des faits.
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Et les Républicains comme le Rassemblement national ne se font pas prier pour cibler le gouvernement. "L’Etat perd le contrôle", cingle François Xavier Bellamy. Quand Jordan Bardella dénonce "une véritable sauvagerie qui s’abat chaque jour sur la France". "Nous serons intraitables", assure de son côté Emmanuel Macron. Une phrase déjà prononcée ces derniers mois au sujet de la multiplication des actes antisémites et face aux atteintes à la laïcité à l’école. Au risque que cette répétition sémantique révèle une certaine forme d’impuissance.