La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a répété mercredi qu'elle n'avait rien à se reprocher dans l'affaire qui vaut à Business France, dont elle était directrice générale à l'époque, une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence, après de nouvelles révélations de Libération. Une affaire qui implique aussi le cabinet d'Emmanuel Macron du temps où celui-ci était ministre de l'Economie.
Un "contournement des règles". Le quotidien, dans son édition de mercredi, révèle que la ministre a "validé" certaines dépenses relatives à l'organisation d'une soirée à Las Vegas où Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait rencontré des dirigeants de start-up françaises, un "contournement des règles" de l'agence publique chargée de faire la promotion de la France auprès des investisseurs étrangers. Elle aurait ensuite tenté d'étouffer l'affaire, selon Libération.
Une "blague". "Il y a eu une erreur de procédure", a reconnu Muriel Pénicaud sur RTL, avant de se défendre : "J'ai immédiatement déclenché un audit, interne et externe". "Il y a eu ensuite une inspection générale qui a confirmé qu'effectivement il y avait eu erreur et que d'autre part j'avais pris les bonnes mesures. Rien d'autre à dire", a-t-elle conclu. "C'est moi qui ai alerté le conseil d'administration, c'est moi qui ai déclenché l'audit", a-t-elle insisté, qualifiant l'idée qu'elle ait pu étouffer l'affaire de "blague".
100.000 euros de frais d'hôtel. Cette affaire est embarrassante pour la ministre du Travail qui doit présenter mercredi en conseil des ministres le projet de loi d'habilitation à réformer le droit du travail par ordonnances. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner s'est dit "pas inquiet" des conséquences de cette affaire pour Muriel Pénicaud. Selon Le Canard enchaîné à l'origine des premières révélations, le coût de l'opération réalisée par Havas pour Business France, sans qu'il n'y ait eu d'appel d'offres, aurait été de 381.759 euros, dont 100.000 euros pour les seuls frais d'hôtel.
Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte notamment pour favoritisme, complicité et recel, les sièges de Business France et d'Havas ont été perquisitionnés le 20 juin.