Alors qu’une polémique est née sur le projet de loi réformant le droit d’asile, Christophe Castaner a souhaité répondre via une tribune dans le Journal du Dimanche "en dressant un constat lucide sur notre système d’accueil et d’intégration", écrit-il. "Les demandes d’asile ont augmenté de 80 % depuis 2010. Or, tous nos débats se concentrent sur une question théorique – Faut-il accueillir plus ou moins de réfugiés ? – sans aborder les conditions concrètes de cet accueil. Là est pourtant le cœur du sujet", affirme le patron de La République en marche et secrétaire d’Etat.
Des conditions d’accueil "pas dignes". Christophe Castaner entend, via cette tribune, recentrer le débat de l’accueil des réfugiés en France sur leurs conditions d’accueil. "Les conditions dans lesquelles la France accueille aujourd’hui les demandeurs d’asile et les réfugiés ne sont pas dignes", déplore-t-il, en citant les délais administratifs, le coût de la prise en charge à l’hôtel, ou encore l’accès insuffisant à l’apprentissage du français et d’un métier. Pour améliorer l’intégration des demandeurs d'asile en France, Christophe Castaner prône ainsi de "remettre à plat toute notre procédure d’asile".
Délais de deux mois, compte personnel d'activité... L’ancien porte-parole de gouvernement égraine une série de mesures qui permettront selon lui de mieux réformer le droit d’asile en France : fixer comme objectif à l’Ofpra (l'Office français de protection des réfugiés et apatrides) de traiter les dossiers "en moins de deux mois"; organiser des missions de l’Ofpra dans les pays de transit pour "mieux maîtriser les flux migratoires"; ou encore de "créditer chaque réfugié d’un compte personnel d’activité avec 150 heures pour suivre une formation professionnelle".
Éloigner les déboutés. Enfin, Christophe Castaner pose comme "condition" à la réussite de cette réforme du droit d'asile d'"éloigner ceux des demandeurs qui n’ont pas droit à l’asile". Il appelle donc à "appliquer le droit" et ainsi "éloigner plus systématiquement" les déboutés.