Le Front national révélera, samedi, lors de son Congrès à Lille, les résultats du questionnaire envoyé cet automne à ses adhérents. Ces derniers ont dû répondre à 80 questions sur toutes les grandes thématiques : immigration, Europe, emploi, famille, environnement. "À la lecture du questionnaire, certains vont avoir des surprises", a confié Marine Le Pen à Europe 1.
Ouvert sur les sujets sociétaux. En effet, les militantes frontistes sont moins conservateurs qu’il n’y parait. Sur l’euthanasie, par exemple, alors que Marine Le Pen est plutôt contre, les adhérents, eux, sont majoritairement pour. L’union civile entre homosexuels ne leur pose pas non plus de problème. "Marine a eu raison de ne pas défiler avec la Manif pour tous", réagit l'un de ses amis. L’abrogation de la loi Taubira pourrait donc bientôt disparaître du programme. En revanche, PMA et GPA restent rejetés en bloc.
Autre marqueur historique du programme du parti fondé par Jean-Marie Le Pen : la peine de mort. Aujourd'hui, les frontistes n’en veulent plus et préfèrent, comme la fille de l'ancien leader, la mise en place d'une perpétuité réelle.
Et réac' sur les questions économiques. Autre surprise de ce questionnaire : la sortie de l’euro, à laquelle les adhérents sont toujours attachés. Mais cela doit rester un objectif à long terme, car il n’y a qu’une seule grande priorité à leurs yeux : la lutte contre l’immigration. Cette question fait l'unanimité alors que beaucoup ont boudé, par exemple, la volet écologique du questionnaire.
Enfin, la retraite à 60 ans divise à presque 50/50. "Ce questionnaire va nous inviter à être plus nuancé sur certains sujets", reconnaît un conseiller de Marine Le Pen. "Même si, le tout valide globalement sa ligne ni droite, ni gauche", relève-t-on.