Un chiffre inimaginable il y a quelques années. Depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, les actes antisémites ont bondi de 1.000% en France, selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Selon son président, Yonathan Arfi, 25% des actes faisaient "l'apologie du Hamas", 33% du djihadisme et 25% étaient "des appels au meurtre". Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a d'ailleurs elle-même subit une menace de mort il y a une semaine, à l'encontre de son bébé de quatre mois et à son encontre.
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Définir clairement l'antisémitisme et l'antisionisme
Dans ce climat tendu, elle souhaite l'organisation d'assises pour lutter contre l'antisémitisme. Celles-ci prendront place le lundi 6 mai, annonce-t-elle ce dimanche lors du Grand Rendez-vous Europe1/CNews/Les Échos. "On a été très clair à la fois sur la question de la vigilance, le renforcement des politiques publiques, de protection évidemment de l'ensemble de nos concitoyens, des lieux de culte des écoles juives qui pourraient être prises pour cible. D'autant plus que dans le passé, ça a été le cas. Mais je crois qu'on a une nécessité qui est que chacun s'engage et que chacun s'engage très clairement sur ce qu'est la définition de l'antisémitisme", développe-t-elle au micro de Sonia Mabrouk.
La ministre fait notamment référence au flou entourant la notion d'antisionisme : "l'antisionisme, c'est vouloir la destruction de l'État d'Israël. C'est refuser l'autodétermination des Juifs, c'est refuser qu'un État démocratique puisse exister. Ce n'est pas critiquer la politique du gouvernement israélien. On a le droit de critiquer et de dénoncer cette politique. Ce sont deux choses différentes. Nos compatriotes juifs ne sont pas responsables de la politique qui serait menée par le gouvernement israélien", abonde-t-elle.
La France insoumise doit "clarifier leur position"
Aurore Bergé invite donc l'ensemble des associations concernées et tous les partis politiques "qui ont un groupe à l'Assemblée nationale et au Sénat" à se rendre à ces assises, notamment La France insoumise, parti qui s'est montré ambiguë sur les questions entourant l'attaque du 7 octobre.
"Qu'ils viennent clarifier leur position", demande la ministre. "J'espère que chaque parti politique, évidemment, viendra parce que ce sera en présence de l'ensemble des associations qui luttent contre la haine. Ce que je veux surtout dans ces assises, c'est qu'à un moment, on considère que c'est le problème de l'ensemble de la société française, et pas que l'affaire des Juifs", explique-t-elle.