Édouard Philippe a affiché jeudi sa volonté d'un dialogue "de bonne qualité" devant le Congrès de l'Association des maires de France (AMF), dans un discours d'hommage aux édiles avec quelques ouvertures sur les finances locales, mais sans grandes annonces sur le fond.
Sa réforme de la fiscalité locale présentée mi-avril. Le gouvernement présentera en Conseil des ministres "mi-avril" 2019 sa réforme de la fiscalité locale, afin que les maires puissent connaître dès l'été prochain les intentions de l'exécutif après la disparition de la taxe d'habitation en 2020, a confirmé le Premier ministre, devant quelque 3.000 élus.
L'exécutif compte "conforter" le pouvoir fiscal des maires, a-t-il assuré, en condamnant "fermement" à nouveau "le hashtag injurieux" #Balancetonmaire qui visait sur les réseaux sociaux les quelque 6.000 maires ayant augmenté leur taxe d'habitation.
Les communes compensées "à l'euro près". Après la phase de dégrèvement d'ici 2020, le président Macron s'est engagé à ce que les communes continuent à être compensées "à l'euro près", dans un courrier adressé aux maires la semaine dernière, a rappelé Édouard Philippe. Le gouvernement est également prêt à revoir certaines règles de la Dotation globale de fonctionnement (DGF), la principale contribution financière de l'Etat aux collectivités (régions, départements, communes...), avec un mécanisme "plus lisible" que les 40 critères actuels pour répartir ces sommes qui avoisinent les 30 milliards d'euros.
"Il faut la revoir. Revoyons-la", a dit le Premier ministre, répondant ainsi à une demande des maires. Il a appelé l'AMF à faire des propositions.
"Je ne vous demande pas d'être d'accord avec tout". Fort d'une nouvelle ministre des Collectivités, Jacqueline Gourault, l'exécutif veut tourner la page des relations compliquées avec les collectivités locales, qui s'est notamment traduit par des fâcheries avec l'AMF, dirigée par l'ancien ministre LR et maire de Troyes, François Baroin. "Je ne vous demande pas d'être d'accord avec tout ce que nous mettons en oeuvre", a conclu Édouard Philippe, dans un discours applaudi, où l'ancien maire du Havre a à de nombreuses reprises salué le rôle "exigeant" et "difficile" des maires.
Le gouvernement connaît "le sens de l'Etat" d'élus "au cœur de la République". "Le reste est important. Mais, dès lors qu'on accepte d'en parler, on y trouve des solutions", a affirmé le Premier ministre. Il remplaçait à la tribune Emmanuel Macron, qui avait décidé de ne pas se rendre devant le Congrès. Mercredi soir, devant quelque 2.000 maires invités à l'Elysée, Emmanuel Macron avait lancé une offensive de séduction, en se livrant à un jeu de questions-réponses parfois très franc avec des édiles souvent inquiets.