Le patron de LR Eric Ciotti a donné lundi un coup d'accélérateur à la campagne des européennes en lançant le sortant et conservateur François-Xavier Bellamy comme tête de liste, pour essayer de démontrer que le parti "tient le cap" malgré le récent débauchage de Rachida Dati.
"C'est un élu européen remarquable qui a donné de l'influence à notre groupe et à la France", a affirmé sur TF1 le député des Alpes-Maritimes qui a ainsi officialisé la candidature de l'eurodéputé dont le nom circulait depuis plusieurs mois.
Dans une interview mise en ligne sur le site du Figaro, François-Xavier Bellamy a réagi en exprimant sa "reconnaissance" au patron de LR et en s'engageant à "tout donner" lors d'un scrutin qui "engage beaucoup de l'avenir de notre famille politique, mais aussi de la vie démocratique en France".
"Pour tous les électeurs de droite, c'est le moment de se retrouver pour affirmer leurs convictions", a-t-il ajouté, refusant que la vie politique soit "réduite" à un choix entre Emmanuel Macron et le RN.
"La politique, c'est pas la Star Academy"
François-Xavier Bellamy promet de faire campagne notamment sur l'immigration, où "l'essentiel reste à faire pour garantir "la protection des frontières", ainsi que sur la "reconstruction de la souveraineté économique".
Malgré l'entrée en lice dès le mois de septembre de Jordan Bardella pour le Rassemblement national (RN) et de Marion Maréchal pour Reconquête, Eric Ciotti a attendu le début de l'année pour désigner sa tête de liste, mais sans dévoiler pour l'instant le nom de ses colistiers.
La désignation de François-Xavier Bellamy intervient quelques jours après le débauchage de la sarkozyste Rachida Dati qui est entrée la semaine dernière au gouvernement de Gabriel Attal comme ministre de la Culture, et dont le départ a ébranlé LR.
"Pour moi, la politique, c'est pas la Star Academy, c'est pas on rentre, on sort", a réagi Eric Ciotti qui a toutefois affirmé que les députés LR ne voteraient "ni confiance ni censure à ce stade" à l'égard du nouveau chef du gouvernement.
L'avenir de LR en jeu
Agé de 38 ans, quatre de plus que le chef du gouvernement et dix de plus que Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy devra trouver un espace entre le macronisme, qui puise à répétition dans ses rangs pour y recruter des ministres, et l'extrême droite qui appelle les électeurs "désespérés" de LR à rejoindre ses rangs. "Le RN se projette dans ses rêves de victoire nationale", a répliqué François-Xavier Bellamy qui tacle son concurrent en lui conseillant "d'exercer réellement son mandat de député européen".
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En 2019, François-Xavier Bellamy avait déjà pris la tête de liste de LR, n'obtenant que 8,5% des voix, soit à peine plus que les moins de 5% de la candidate de la droite Valérie Pécresse à la présidentielle de 2022. Un véritable traumatisme pour la droite qui redoute qu'une nouvelle débâcle lors des européennes du 9 juin n'emporte définitivement LR.
Les Républicains ne peuvent se permettre de rester sous la barre des 5%, d'autant que ce résultat les priverait de représentation au Parlement européen et pourrait affaiblir le groupe PPE, actuellement le plus important avec 176 députés sur 705.
8,5% des intentions de vote aux européennes pour le parti
Dans un sondage Elabe publié dimanche par La Tribune et BFMTV, la liste LR reste stable par rapport à il y a 5 ans à 8,5%, loin derrière Jordan Bardella qui fait la course en tête avec 28,5% des intentions de vote, devant la majorité présidentielle (18%).
Jeune philosophe, François-Xavier Bellamy s'est notamment illustré au Parlement européen en s'en prenant en mai dernier au chancelier allemand Olaf Scholz lors d'un débat où il l'a accusé de "mettre en danger l'Europe".
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"Cet affrontement avec M. Scholz est sa meilleure carte de visite", commente un conseiller LR qui regrette toutefois qu'aucune figure du parti n'ait osé se lancer comme tête de liste, citant comme exemple Eric Ciotti ou le candidat potentiel à l'Elysée en 2027 Laurent Wauquiez.
Proche de François-Xavier Bellamy, le président de l'Association des maires de France (AMF) David Lisnard, qui nourrit lui aussi des ambitions élyséennes, a pris les devants dès dimanche soir en appelant à sa désignation comme tête de liste.