Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle, propose de construire 15.000 places de prison durant le prochain quinquennat, en prônant une "politique de tolérance zéro à l'égard de la délinquance", dans une interview au Figaro publiée jeudi soir.
"Les bonnes décisions" d'Urvoas. "Ma politique est celle de la tolérance zéro à l'égard de la délinquance, comme de tout excès en termes de violence policière", prévient le candidat d'En Marche ! Dans cette perspective, Emmanuel Macron souhaite notamment "construire 15.000" places de prison "sur le quinquennat". "Trop souvent, ce type de décision est pris en fin de mandat. Je poursuivrai les bonnes décisions de Jean-Jacques Urvoas", l'actuel ministre de la Justice, indique-t-il. Dans un rapport remis fin septembre 2016, Jean-Jacques Urvoas avait préconisé la construction d'ici 2025 d'environ 10.000 à 16.000 cellules. En octobre, le Premier ministre avait annoncé la création de 33 nouveaux établissements pénitentiaires dans les 10 prochaines années, alors que le taux d'occupation des prisons françaises dépassait les 117% au 1er août 2016.
Contre "l'automaticité d'aménagement des peines". Emmanuel Macron propose également de revenir sur la réforme pénale de l'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira en supprimant "le principe de l'automaticité d'aménagement des peines inférieures à deux ans". Selon l'ancien ministre de l'Economie, ce système "conduit soit à durcir les peines pour être certain qu'elles connaissent un début d'exécution, soit à les rendre inutiles puisqu'elles ne sont pas exécutées". Je crois à la peine immédiate et concrète", précise-t-il, en déplorant par exemple qu'en matière d'usage de stupéfiants, les 170.000 interpellations menées en 2014 n'aient donné lieu qu'à 30.000 audiences judiciaires, dont 22.000 n'ont abouti qu'à des peines amendes de 296 euros en moyenne, selon ses chiffres. "C'est décourageant pour les forces de l'ordre et cela donne aux délinquants un sentiment d'impunité", assure-t-il, en proposant d'infliger en tel cas une amende "sur le champ", "100 euros environ", "plus dissuasive et efficace".
Des "investissements importants". Quant à l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans, proposé par le candidat de la droite François Fillon, Emmanuel Macron juge qu'il n'a "aucun sens". Interrogé sur le budget qu'il souhaite allouer à la justice, Emmanuel Macron a simplement souligné la nécessité "d'investissements importants", en évoquant "un plan de numérisation des procédures". Emmanuel Macron doit revenir sur ces propositions lors d'un déplacement vendredi et samedi dans le Vaucluse et le Var.