Impôts, retraites, IVG et PMA, santé mentale... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Michel Barnier

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Au lendemain de l'annonce de son gouvernement, Michel Barnier était l'invité dimanche soir du 20H de France 2. Le Premier ministre a assuré qu'il ne souhaitait pas "alourdir l'impôt de l'ensemble des Français" et assuré que les grandes lois sociétales, concernant l'IVG et la PMA seraient préservées.
L'ESSENTIEL

24 heures après l'annonce de la composition du gouvernement de Michel Barnier, le Premier ministre était l'invité ce dimanche soir du journal de 20H de France 2. Le Premier ministre a assuré qu'il ne souhaitait pas "alourdir l'impôt de l'ensemble des Français" et assuré que les grandes lois sociétales, concernant l'IVG et la PMA seraient préservées.

Les principales informations

  • Michel Barnier était l'invité du 20H de France 2
  • Le Premier ministre a assuré qu'il ne souhaitait pas "alourdir l'impôt de l'ensemble des Français"
  • S'agissant des grandes lois sociétales - PMA ou IVG - Michel Barnier a assuré qu'elles seraient préservées
  • Michel Barnier a aussi déclaré vouloir faire de la santé mentale la "grande cause nationale" de 2025

Le Premier ministre veut que la santé mentale soit la "grande cause nationale" de 2025

Michel Barnier a dit vouloir que la santé mentale soit érigée en "grande cause nationale" en 2025. La psychiatrie subit une crise grave et persistante en France: un tiers des postes de praticiens hospitaliers sont vacants et le volume de lits diminue, alors que le nombre de patients a été multiplié par deux ces vingt dernières années. Un Conseil national de la refondation (CNR) consacré à la santé mentale, très attendu, était programmé cet été mais avait été annulé après la dissolution de l'Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron.

"Il faut garder la crédibilité de la France" sur les marchés, dit Barnier

"Une grande partie de notre dette est émise sur les marchés internationaux, extérieurs, il faut garder la crédibilité de la France", a déclaré dimanche le Premier ministre Michel Barnier alors que le nouveau gouvernement doit présenter rapidement un nouveau budget. Le déficit du pays a dérapé ces dernières années, s'affichant actuellement à plus de 5% du PIB alors que l'Union européenne impose à ses membres de contenir leur déficit sous les 3% de PIB.

Barnier assure qu'il n'y aura pas de "polémique" avec Macron dans "l'intérêt du pays" 

"Il n'y aura pas de polémique avec le président de la République", a assuré dimanche sur France 2 le Premier ministre Michel Barnier. "C'est l'intérêt du pays. Il faut aussi cet esprit de compromis positif, dynamique avec le chef de l'Etat", a-t-il ajouté. Mi-septembre, Michel Barnier avait estimé qu'il n'y avait "pas de domaines réservés" au président de la République, préférant évoquer des "domaines partagés".

Michel Barnier évoque la situation au Proche-Orient

"La question de la sécurité d'Israël n'est pas négociable. Maintenant, je pense qu'il faut trouver un moyen de cesser cette escalade. Il faudra, quand l'escalade sera vraiment arrêtée, d'offrir la perspective d'un État palestinien pour le peuple palestinien", a estimé le Premier ministre sur France 2.

Au sujet de l'immigration, Barnier plaide pour "plus de rigueur"

"Il faut traiter la question de l’immigration avec beaucoup plus de rigueur. Il n’y aura pas d’idéologie, pas de sectarisme", a déclaré le Premier ministre. 

Quid de la réforme des retraites ? 

"Je veux améliorer cette réforme avec les partenaires sociaux", a sobrement déclaré le Premier ministre qui se dit néanmoins ouvert à la négociation. "Le temps qu’on passe à écouter, à dialoguer, à se concerter, ce n’est jamais du temps perdu". 

"Je ne vais pas alourdir l'impôt des Français"

"Je ne vais pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français qui payent déjà le plus d'impôts de tous les partenaires européens, ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes ", dit-il, ajoutant toutefois : "Je ne vais pas exclure que les personnes les plus fortunées participent à cet effort national".  

Michel Barnier répond à Gabriel Attal sur les lois sociétales type PMA, IVG dans la Constitution

"Il n'y aura pas de retour en arrière sur la PMA, le droit à l'IVG, les droits LGBT", a déclaré Michel Barnier, alors que son prédécesseur Gabriel Attal réclamait des clarifications sur ces points. "Il n’y a aucune ambiguïté s’agissant des grandes lois de liberté, de progrès social, sociétale, qu’il s’agisse de la loi de Simone Veil, du mariage pour tous, ou de la PMA dans les dispositions de 2021, elles seront préservées".

"On va faire des compromis" 

Le Premier ministre Michel Barnier a appelé dimanche sur France 2 à "la cohésion" et à "la fraternité" au sein de son gouvernement, promettant des "compromis" "pour le progrès du pays". "On va parler dans un climat de plus grande cohésion, de plus grande fraternité", a déclaré le chef du gouvernement, émettant le souhait de "créer une ambiance avec l'équipe gouvernementale qui permette à toutes les initiatives, toutes les énergies de s'exprimer".

Ce gouvernement "n'est pas une cohabitation" : Michel Barnier prend la parole

"Nous ne sommes pas en cohabitation", assure le Premier ministre. "Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, c'est la première fois depuis 60 ans", ajoute-t-il, déclarant avoir tenté de "constituer un socle, le plus important de l'Assemblée nationale, et c'est le cas".

Le gouvernement déjà sous le feu des critiques 

À peine né pour tenter de clore une longue crise politique, le gouvernement de Michel Barnier, attelage entre les macronistes et la droite, est déjà sous le feu des critiques de la gauche et du Rassemblement national. C'est un gouvernement fragile", "sans poids lourds", a relevé dimanche sur France Bleu Limousin l'ex-président de la République François Hollande. Le PS a confirmé qu'une motion de censure serait déposée.

Au RN, on n'exclut pas non plis cette hypothèse : "On va voir ce que Michel Barnier nous dit et en fonction du budget qui sera construit, nous nous réservons évidemment la possibilité de censurer", a déclaré sur franceinfo Sébastien Chenu, vice-président du parti frontiste.