Financement des campagnes du FN : "L'ombre de Marine Le Pen plane sur ce système"

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A.H. , modifié à
Le journaliste Laurent Fargues a eu accès à la majeure partie de l'enquête sur le financement des campagnes électorales du FN. Il en révèle l'essence dans un livre.
INTERVIEW

"La défense du FN depuis trois ans et demi, c'est de dire que le dossier est vide. L'idée de ce livre était de rendre public une grande partie de ce dossier et de montrer qu'il est extrêmement gênant pour Marine Le Pen et le Front national", affirme Laurent Fargues lundi matin sur Europe 1. Ce journaliste publie Le Procès interdit de Marine Le Pen (aux éditions First), un livre qui révèle de nombreux éléments de l'enquête policière et judiciaire concernant le financement des campagnes électorales de 2012 du Front national.

Un système mis en place sous l'ère Marine Le Pen. La justice soupçonne le parti d'extrême droite d'avoir mis en place, via des kits de campagne fabriqués par Riwal (une société dirigée par Fréderic Châtillon, un proche de Marine Le Pen) une escroquerie au préjudice de l'État, qui rembourse les frais de campagne, par le biais notamment de surfacturations. "Le système a été mis en place au moment de l'arrivée de Marine Le Pen à la présidence du FN. L'ombre de Marine Le Pen plane sur ce système. Ça n'existait pas du temps de Jean-Marie Le Pen", indique Laurent Fargues.

Une assistante de Philippot soupçonnée d'emploi fictif ? "Tout le FN à la mode Marine Le Pen est impliqué. Wallerand de Saint-Just a été mis en examen, Steeve Briois a été entendu comme témoin assisté. Florian Philippot, lui, a profité de ce système via une de ses assistantes qui a été rémunérée par une des sociétés qui a fait de gros profits grâce aux campagnes", affirme le journaliste. Dans son livre, Laurent Fargues révèle qu'"une société privée a donc salarié une assistante qui travaillait pour Florian Philippot". "Les termes mêmes du procureur qui s'est chargé de cette enquête, c'est que cette société salariait fictivement cette personne. Cet argent aurait dû être pris en charge par le FN et pas par cette société privée", dénonce-t-il. 

"Ce qui est certain c'est que le système qu'ils ont mis en place pour les campagnes électorales flirtent totalement avec l'illégalité", affirme Laurent Fargues. "Ils ont utilisé le système de remboursement public, l'aveuglement d'un certain nombre de candidats sur le terrain, la faiblesse des contrôles administratifs, pour récupérer de l'argent pour les caisses du Front national".