Les élus des Conseils départementaux des Hauts-de-Seine et des Yvelines, à l'ouest de Paris, ont voté vendredi une demande de fusion de leurs deux collectivités, qui ne pourra être entérinée qu'après l'accord du gouvernement.
"Pour nous, c'est la dernière étape. Le gouvernement est désormais interpellé. C'est la première fois dans l'histoire que deux départements demandent à fusionner", s'est félicité le président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian (LR), qui s'est dit "très confiant" dans l'aboutissement du projet.
La délibération, qui devait recueillir trois cinquièmes des voix, a été très largement votée, par 40 des 42 conseillers départementaux des Yvelines et 37 des 46 de leurs homologues des Hauts-de-Seine, faisant la quasi-unanimité dans les rangs des deux majorités départementales, marquées à droite. Si les question économiques -synergies pour réduire les dépenses et mener de grands projets- ont toujours été mises en avant, les promoteurs de la fusion entendent également remettre en cause le périmètre actuel de la Métropole du Grand Paris, qui ne comprend que la petite couronne, c'est-à-dire notamment les Hauts-de-Seine, mais pas les Yvelines.
Le précédent lyonnais. "D'une part, je pense que le gouvernement s'est rendu compte que le périmètre de la Métropole ne convenait pas. D'autre part, il est, dans ces conditions, impossible de ne pas respecter la volonté des élus", a considéré Patrick Devedjian, en faisant référence à l'exemple de la Métropole de Lyon qui s'était séparée en 2015 du département du Rhône, selon un processus similaire. Or, le projet lyonnais avait été piloté par Gérard Collomb, aujourd'hui ministre de l'Intérieur, dont Patrick Devedjian veut croire qu'il sera davantage sensible au projet que les gouvernements précédents, réputés frileux.
Le nom du nouveau département reste indéterminé. Les deux départements d'Île-de-France avaient opéré un rapprochement dès 2016, notamment avec la création d'un établissement public de coopération départementale et d'une société d'économie mixte, conduisant notamment à la mutualisation des services de voirie. Si le gouvernement venait à donner son feu vert à la fusion, le nom du nouveau département n'est pas encore arrêté, a précisé Patrick Devedjian. Quant à son siège, "je suis ouvert aux propositions, pas forcément à Nanterre (où se trouve actuellement le Conseil départemental des Hauts-de-Seine, NDLR)", a assuré l'élu. "Il y a en tout cas une chose dont je ne veux pas, c'est Versailles !", a-t-il ajouté. C'est dans cette commune que siège aujourd'hui le Conseil départemental des Yvelines.