Face au conflit armé qui oppose la Russie à l'Ukraine depuis jeudi, l'Union européenne a annoncé une livraison inédite d'armes aux forces ukrainiennes en débloquant une enveloppe de 500 millions d'euros. Cela traduit la "révolution de la puissance européenne qui s'est opérée face à la pression des événements", selon Clément Beaune, le secrétaire d'État chargé des affaires européennes. Dans l'émission Europe Matin lundi, le conseiller spécial d'Emmanuel Macron a expliqué, au micro de Sonia Mabrouk, que désormais, "l'Europe comprend qu'elle doit être partie prenante de la sécurité (internationale)."
"Ce sont les crises qui font avancer l'Europe"
Et Clément Beaune de poursuivre, sur le besoin de renforcer la puissance de l'Union européenne : "On ne peut pas vivre dans des démocraties embourgeoisées où nous considérons que notre confort, notre prospérité collective, sont assurés pour l'éternité." Pour le secrétaire d'État, "ce sont malheureusement les crises qui font avancer l'Europe", dressant un parallèle avec la crise sanitaire. Clément Beaune, qui a évoqué une négation de la puissance européenne par le passé, a salué l'annonce du chancelier allemand Olaf Scholz de doubler le budget de l'armement.
>> LIRE AUSSI - Accueil des réfugiés ukrainiens en France : «C'est notre devoir», avance Clément Beaune
Défendre la démocratie en Europe
Ce soutien de l'UE à l'Ukraine est "un soutien très clair, inédit, à une puissance qui est attaquée", a enchéri le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Toutefois, cela ne signifie pas que l'UE est en guerre directement avec la Russie. "On n'a pas une opération nous-même. Ce sont les Ukrainiens qui se battent, on les aide à se défendre parce qu'ils sont attaqués et que c'est notre sécurité qui est en jeu (...). Nous ne sommes pas belligérants", a affirmé Clément Beaune.
"Nous avons réalisé que notre sécurité nécessitait que l'Europe ne soit pas simplement un sympathique marché économique, mais qu'elle devait devenir une union politique, de sécurité, et que la démocratie avait un prix", a poursuivi le secrétaire d'État, qui a assuré : "La France l'avait compris peut-être depuis un peu plus longtemps que cela nécessitait d'investir et défendre ceux qui étaient menacés."