En première lecture, elle s'était abstenue. Pour la deuxième, la députée LREM Aina Kuric a voté contre le projet de loi asile et immigration à l'Assemblée, regrettant notamment l'adaptation du droit du sol à Mayotte que contenait la nouvelle version du texte. Elle s'expose désormais à une exclusion du groupe majoritaire, conformément à la règle établie par son président, Richard Ferrand.
Modification du droit du sol à Mayotte. L'élue de la Marne a été la seule de son groupe à voter contre le texte. Onze élus LREM se sont abstenus et 43 ont voté pour le projet de loi porté par Gérard Collomb. Aina Kuric avait notamment dénoncé jeudi dans l'hémicycle l'adaptation du droit du sol à Mayotte, y voyant "une fausse solution". Un article introduit au Sénat et approuvé par l'Assemblée jeudi (par 47 voix contre 19), exige en effet, pour les enfants nés à Mayotte, que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
La mesure, critiquée jeudi par certains autres LREM et MoDem et par les trois groupes de gauche, qui ont échoué à la faire supprimer, est soutenue par l'exécutif au nom de la nécessité de faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores. Aina Kuric, élue d'origine malgache, membre de la commission des Affaires étrangères, avait déposé des amendements pour supprimer cette disposition, qui représentait selon elle une "fausse solution".
"Vote contre, péché mortel". Conformément à la règle au sein du groupe LREM, "abstention, péché véniel, vote contre, péché mortel", cette chef d'entreprise dans l'oenologie de 31 ans s'expose à une exclusion. "Le bureau du groupe se réunit tous les mardi. On en saura plus à ce moment", indiquait-on vendredi soir au groupe, qui compte 312 élus. Il existe à ce jour un précédent. En avril, le député Jean-Michel Clément avait annoncé se mettre "en congé" du groupe après avoir voté contre le texte asile et immigration en première lecture, le seul dans ce cas. Cet ex-PS siège désormais chez les non-inscrits.
Le projet de loi doit faire l'objet d'un ultime vote le 1er août, dernier jour de session extraordinaire, après une dernière navette avec le Sénat.