Nicolas Sarkozy n'a pas apprécié d'avoir été placé en garde à vue. Il n'a pas du tout aimé non plus de se voir signifier sa mise en examen assortie d'un strict contrôle judiciaire mercredi, dans la foulée. Pour une "question de principe", l'ex-président de la République va contester ce contrôle judiciaire qui le hérisse, selon nos informations. Il a dix jours pour le faire.
Un strict contrôle judiciaire. Dans ce cadre, Nicolas Sarkozy a plusieurs obligations. Il n'a pas le droit de voyager dans quatre pays (Libye, Tunisie, Afrique du Sud et Egypte) ni de contacter les principaux acteurs du dossiers : Ziad Takkiedine, Alexandre Djouhri, mais aussi ses amis Brice Hortefeux, Claude Guéant et Bernard Squarcini.
Contre-attaque express. Mais ce n'est pas la seule réponse de Nicolas Sarkozy à cette affaire. A peine 24 heures après être sorti des locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), l'ex-chef de l'État est allé s'expliquer devant les Français au journal télévisé de TF1 jeudi soir. Pour une contre-attaque en bonne et due forme.
"Je ferai triompher mon honneur". "Il n'y a pas de preuve matérielle. Il n'y a que la haine, la boue, la médiocrité, la malveillance, la calomnie", a assuré Nicolas Sarkozy, sur un ton offensif et déterminé. "Je ferai triompher mon honneur", a-t-il lancé avant de démonter point par point tous les éléments connus du dossier. Pas un document, pas une photo, pas une preuve, aucun élément nouveau n'y figure, argue-t-il.
38.000 euros (...) représentent, sur une campagne qui a coûté 21 millions d'euros, 0,0018%
Ziad Takkiedine, "cet escroc". Parmi ses cibles, l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takkiedine qui affirme avoir déposé au ministère de l'Intérieur plusieurs millions d'euros, notamment autour du 27 janvier 2007. "Il n'a pas de chance, cet escroc, parce que j'ai la preuve que le 27 janvier, je n'étais pas à Paris, j'étais en Avignon. Que le 28 janvier, je n'étais pas à Paris, j'étais en Avignon, que le 26 janvier, je n'étais pas à Paris, j'étais en Poitou-Charente", a listé Nicolas Sarkozy avant de conclure, cinglant : "Deuxième ignoble mensonge".
Nicolas Sarkozy avance aussi un nouveau chiffre quand les témoignages au dossier évoquent cinq à cinquante millions d'euros, les policiers ne l'auraient interrogé que sur 38.000 euros d'argent liquide, "ce qui représente, sur une campagne qui a coûté 21 millions d'euros, 0,0018%", calcule l'ex-chef de l'État qui va jusqu'à affirmer que certains documents réunis dans l'enquête sont des faux, produits par une "bande d'escrocs" pour lui nuire.
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