La députée macroniste Anne Genetet, plutôt connue à l'Assemblée pour ses travaux sur la défense et la diplomatie, a hérité samedi du difficile et remuant ministère de l'Éducation nationale, que Nicole Belloubet quitte en laissant plusieurs dossiers chauds, dont le manque de professeurs. Inconnue du grand public et probablement de la grande majorité des enseignants, elle devient la sixième ministre de l'Education en sept ans et aura fort à faire pour reconstruire une relation de confiance avec les professeurs.
"Anne Genetet, même la Macronie ne sait pas ce qu'elle connait vraiment des dossiers Éduc(ation, ndlr). Mais ils sont contents, ils ont le poste. Meilleure illustration possible du marchandage politique en cours sans aucune considération pour l'École. Mais ça, en fait, on le savait déjà", avait rageusement écrit sur X, avant même la nomination, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.
Anne Genetet, même la macronie ne sait pas ce qu'elle connait vraiment des dossiers Éduc . Mais ils sont contents, ils ont le poste.
— Sophie Vénétitay (@SVenetitay) September 21, 2024
Meilleure illustration possible du marchandage politique en cours sans aucune considération pour l'Ecole. Mais ça, en fait, on le savait déjà. https://t.co/zBTJ1LQeiq
L'application de la réforme de la formation initiale des enseignants
"Ce soir, c'est de la colère que je ressens quand j'apprends la nomination de la nouvelle ministre de l'EN, aucune connaissance de l'école, mais clone de G Attal pour continuer la politique engagée", a réagi pour sa part sur ce même réseau Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré. La nouvelle ministre aura notamment à gérer un dossier plus brûlant que jamais : le manque de professeurs et la crise d'attractivité du métier, l'une des "urgences structurelles" pour les syndicats. Plus de 3.000 postes ont encore été non pourvus aux concours enseignants cette année.
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L'objectif de mettre un professeur devant chaque classe, vers lequel tend le ministère de l'Éducation, n'a de nouveau pas été atteint en cette rentrée, selon un premier bilan établi en septembre par des syndicats enseignants. La nouvelle ministre aura notamment à gérer l'application de la réforme de la formation initiale des enseignants, annoncée au printemps par Emmanuel Macron, et les suites du "choc des savoirs", une série de mesures annoncées par Gabriel Attal fin 2023 qui ont crispé une large part du monde enseignant - principalement les groupes de niveau au collège en mathématiques et français.
L'expérimentation de l'uniforme, la place des écrans à l'école ou le caractère obligatoire ou non du brevet pour passer en seconde sont d'autres des sujets sensibles qui attendent la nouvelle ministre. Elle pourra s'appuyer sur un ministre délégué chargé de la réussite scolaire et de l'enseignement professionnel: le député LR Alexandre Portier.