Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le service national universel universel obligatoire d'un mois pour les jeunes de 18 à 21 ans, s'était depuis un peu perdu entre avis d'experts contradictoires et diverses conjectures. Mais selon des sources concordantes rapportées par le JDD, le scénario du futur service national universel (SNU) se précise : il devrait durer un mois et serait obligatoire pour tous les jeunes d'une certaine classe d'âge à partir de 16 ans, dont une partie se déroulerait en internat.
Jeudi, le général Daniel Ménaouine, qui préside le groupe de travail dédié au SNU, a remis son rapport définitif à l'Élysée. Les arbitrages présidentiels devraient être connus au mois de mai, selon un proche d'Emmanuel Macron.
Une partie du SNU en internat. Malgré les couacs à répétition autour du projet voulu par le chef d'État pendant la présidentielle, Emmanuel Macron avait réaffirmé le 16 février dernier son souhait d'un service national "universel" et "obligatoire" pour toute une classe d'âge (soit 600.000 à 800.000 jeunes chaque année) s'écoulant sur au moins "un trimestre". Le groupe de travail a lui opté pour un scénario similaire à la promesse de campagne initiale : la phase d'un mois obligatoire a été retenue, dont une partie se déroulera en internat.
Selon un connaisseur du dossier, une phase tournée vers "l'engagement" serait en option. Pendant la période obligatoire, les jeunes apprendront les premiers secours ainsi que les réflexes à adopter en cas de situation de crise. Des activités sportives sont également prévues tout comme des moments consacrés à la transmission des valeurs civiques et républicaines. Mais avant que le rapport ne soit définitivement adopté, ses auteurs plaident pour qu'une consultation de la jeunesse soit organisée.
"Protéger les moyens des forces armées". Mais si le chef de l'État semble déterminé à aller au bout de son projet, les ministres ne se bousculent pas pour prendre en charge le dossier. Et notamment la question de son financement. Un rapport commandé par Matignon en février et rendu public par Les Échos révélait "d'importantes réserves" sur la faisabilité du SNU, avec un coût estimé entre 2,4 et 3,1 milliards d'euros par an. "Même pour un mois, il s’agirait d’une organisation très lourde, nécessitant des hébergements et des dizaines de milliers d’encadrants", souligne le député LR François Cornut-Gentille, rapporteur spécial des crédits de la Défense. Le 18 février dernier, les membres de la commission des affaires étrangères et de la défense, avaient affirmé leur "volonté de protéger les moyens des forces armées".