Le projet de loi agriculture et alimentation est "une coquille vide", ont estimé mardi, quelques heures après son adoption par le Sénat, l'UFC-Que Choisir et la plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire, regroupant nombre d'acteurs de la société civile.
L'objectif initial perdu de vue ? "Après les reculades du gouvernement sur ses propres engagements (refus d'inscrire la fin du glyphosate dans le texte, échec de la montée en gamme de l'agriculture via les plans de filière, bien-être animal), la faible ambition des députés et les récentes suppressions du Sénat, le projet de loi Alimentation se transforme en véritable coquille vide", ont affirmé l'association et les ONG dans un communiqué. "Ce texte - hormis quelques avancées sur la sécurisation des relations commerciales et la restauration collective - ne répond quasiment plus à l'objectif pointé dans son intitulé : 'pour un équilibre dans les relations commerciales et pour une alimentation saine et durable'", ajoutent les signataires, parmi lesquels le WWF, Greenpeace ou la Fondation pour la nature et l'Homme (ex-Fondation Hulot) pour ne citer que les plus connus.
Un texte largement adopté par le Palais du Luxembourg. Le Sénat à majorité de droite a adopté dans la nuit de lundi à mardi, après l'avoir modifié, le projet de loi, par 215 voix pour et 94 contre. Le texte doit à présent faire l'objet d'une commission mixte paritaire (CMP) chargée de trouver une version commune avec l'Assemblée nationale : "En l'état, la société civile se désolidarise du texte et appelle les parlementaires de la CMP à ne pas voter le projet de loi afin de mettre à profit la procédure législative autorisant les députés à réexaminer la loi", poursuivent les signataires.
Davantage de mesures pour l'environnement. Ils exposent de nombreuses revendications, parmi lesquelles des mesures environnementales comme l'extension de la définition des néonicotinoïdes, la reconnaissance des alternatives aux pesticides ou l'inscription de l'interdiction du glyphosate à 2021 et par ailleurs "une véritable transparence sur la construction des prix alimentaires" et l'annulation de la hausse du seuil de revente à perte. Ils réclament également une transparence accrue et un meilleur étiquetage pour protéger les consommateurs et des sanctions plus sévères pour les industriels qui ne publient pas leurs comptes.