Deux jours après l'attaque au couteau de Marseille, l'Assemblée va approuver largement mardi le projet de loi antiterroriste, l'"équilibre" défendu par la majorité restant pris entre deux feux critiques, "insuffisance" pour LR et FN, "état d'urgence permanent" pour la gauche de la gauche.
Qui vote quoi ? Au terme de débats ayant peu modifié ce texte devant prendre le relais de l'état d'urgence au 1er novembre, la majorité, les "Constructifs" de LR et de l'UDI et la Nouvelle gauche (PS) voteront pour, Insoumis et communistes contre, comme une partie des LR pour des raisons contraires. Le FN s'abstiendra.
Un accord avec le Sénat ? "Jouable". L'Assemblée devra ensuite trouver un compromis avec le Sénat, qui avait en juillet restreint le texte gouvernemental, rétabli pour l'essentiel par les députés. "Un accord avec le Sénat est jouable, parce qu'il n'y a pas de gros point de blocage", estime un député LREM influent.
Un texte recentré sur la prévention du terrorisme. Au centre de ce texte et des polémiques : le renforcement des pouvoirs de l'autorité administrative (préfets, ministre de l'Intérieur) pour assigner quelqu'un et perquisitionner chez lui, fermer un lieu de culte ou faire des contrôles d'identité près des frontières. Le tout sans feu vert judiciaire, perquisitions exceptées. Ces mesures sont transposées de l'état d'urgence post-attentats du 13 novembre 2015, mais plus limitées et ciblées sur la prévention du terrorisme.