Entre 320.000 et 500.000 personnes ont défilé jeudi en France, pour défendre les services publics face aux réformes du gouvernement. Et parmi les têtes d'affiche du cortège, se trouvait Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, qui n'avait pas réussi à l'automne à organiser la contestation face à la réforme du code du Travail. Une présence jugée opportuniste par Gérald Darmain, le ministre de l'Action et des Comptes publics. "Ce qui m'a gêné hier, c'est monsieur Mélenchon qui essaye de faire le troisième tour de la présidentielle", a ainsi commenté le responsable gouvernemental au micro d'Europe 1.
Une grogne instrumentalisée. Gérald Darmanin accuse notamment le député des Bouches-du-Rhône d'"utiliser la colère" d'une partie des cheminots et des agents de la fonction publique qui contestent les réformes du gouvernement. "Monsieur Mélenchon fait un peu le coucou, il essaye d'incarner quelque chose qu'il n'a manifestement pas suscité, et qui, je crois, est contraire aux principes qui veulent qu'une manifestation puisse être basée sur les demandes des agents et des fonctionnaires et pas sur la politique politicienne", estime-t-il.
Un "fléchissement" de la mobilisation. "Toutes les mobilisations font réfléchir et dans une démocratie, la démocratie sociale est importante. Elle s'exprime parfois par la contestation : le droit de grève ou le droit de manifester", relève Gérald Darmanin qui explique avoir "regardé avec attention" les défilés de jeudi. Il laisse toutefois entendre que le nombre de manifestants ne l'inquiète guère. "En ce qui concerne la fonction publique, c'est un peu moins qu'au mois d'octobre dernier", lorsque les fonctionnaires étaient descendus une première fois dans la rue, après notamment l'annonce du gel du point d'indice, rappelle Gérald Darmanin. La CGT avait toutefois comptabilisé pour la journée d'action du 10 octobre 400.000 manifestants dans toute la France, et les forces de l'ordre 209.000.
"Nous constatons un léger fléchissement de cette mobilisation", assure pourtant Garald Darmanin. Mais "la météo sociale est très difficile à prévoir. Il faut rester très prudent", nuance-t-il. "Pour autant, j'écoute toujours et le gouvernement écoutera toujours ceux qui manifestent, ceux qui contestent", insiste le locataire de Bercy.