Marion Maréchal était de retour sur scène, jeudi soir, à Paris. Devant un millier de personnes, celle qui ne veut plus qu'on l'appelle Le Pen a participé à une soirée-débat baptisée "Débranchons Mai-68", où elle a été accueillie comme une star. Car l'ancienne députée Front national du Vaucluse continue d'alimenter le feuilleton de son éventuel retour en politique.
"Nous ne sommes pas un sas de parti politique". Sur scène, Marion Maréchal cherche tout de suite à calmer le jeu : "À l'époque de 'Balance ton porc', il est assez mal venu de vouloir faire dire 'oui' à une fille qui n'arrête pas de dire 'non'…", ironise-t-elle. Alors si ce n'est pas un retour, il est certain qu'il s'agit au moins d'une opération publicitaire. La jeune femme de 28 ans vient ici promouvoir son école, l'Issep, qui ouvrira en septembre à Lyon et dont elle a pris la direction. "Nous ne sommes pas un parti politique, ni un sas de parti politique", assure-t-elle. Mais certains en doutent.
Les écoles françaises ? "Des moules à gaufres macronistes". Avec sa formation de sciences politiques, Marion Maréchal affirme qu'elle veut créer "l'anti Sciences-Po". "On forme des élites économiques ou politiques qui sont malheureusement passées dans des écoles que j'appelle personnellement des moules à gaufres macronistes. On fait plein de gaufres qui sortent et vont se placer dans les différents lieux de pouvoir et de formation", a-t-elle fustigé devant l'assemblée. Selon elle, les écoles françaises sont dominées "par le système intellectuel de la gauche", "qui veut qu'on soit nécessairement vendu à la globalisation heureuse, à la fin des frontières, à la fin du cadre national".
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La directrice de l'Issep, où les intervenants sont issus de tous les courants de l'extrême-droite, a souhaité "former une élite qui soit dans un état d'esprit de Français non délocalisables, qui se sentent concernés par ce qu'il pourrait arriver à leur peuple".
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Un public fourni en Fillonistes. Après une heure de débat, Marion Maréchal reconnaît que son histoire avec la politique n'est pas tout à fait terminée. "À certains égards, je continue de faire de la politique…", ose-t-elle. Face à elle, le public n'a rien à voir avec celui d'un meeting du FN. Nombreux sont ceux à avoir voté François Fillon au premier tour de l'élection présidentielle. Mais aujourd'hui, ceux-ci croient davantage en la petite fille de Jean-Marie Le Pen qu'en Laurent Wauquiez, l'actuel patron des Républicains.