Delphine Batho claque la porte de la mission d'information sur le glyphosate, entre autres produits phyto-pharmaceutiques. La députée socialiste et ancienne ministre de l'Écologie, déçue de conclusions "pas à la hauteur", a annoncé jeudi sa démission de la vice-présidence de la mission d'information sur les produits phytosanitaires.
Pas de sortie du glyphosate sous trois ans, déplore-t-elle. "Je viens de démissionner de la vice-présidence de la mission d'information sur les produits phyto-pharmaceutiques parce que le projet de rapport ne prône pas la sortie du glyphosate ni même son interdiction dans trois ans, uniquement l'interdiction pour un usage" spécifique, a-t-elle annoncé lors d'une réunion de la commission du Développement durable.
"Pas à la hauteur". "Continuer comme avant, ce n'est pas à la hauteur, alors que chaque jour apporte son lot de nouvelles études alarmantes sur l'impact des pesticides sur la santé humaine et sur l'effondrement de la biodiversité. C'est aussi très en deçà des engagements du président de la République sur la sortie du glyphosate", a déclaré Delphine Batho. Dans le projet de rapport, elle a également regretté des formulations affirmant par exemple que l'évaluation des effets sur la santé des pesticides restait délicate, ou l'absence de mention de l'affaire des "Monsanto Papers".
Une avancée sur le fonds d'indemnisation des victimes ? Aux yeux de cette vice-présidente du groupe socialiste, le seul point d'avancée dans le rapport est la création d'un fonds d'indemnisation des victimes des produits phytosanitaires, objet d'une proposition de loi PS adoptée début février au Sénat contre l'avis du gouvernement. En revanche, plaidant pour "l'heure de vérité", Delphine Batho a fait adopter via un amendement l'interdiction du glyphosate à compter de juillet 2021, lors de l'examen, pour avis, du projet de loi sur l'agriculture en commission du Développement Durable. La mesure n'est donc pas encore intégrée au projet de loi.