Il a mis fin mercredi soir à plusieurs semaines de suspense. Cédric Villani a annoncé officiellement sa candidature à la Mairie de Paris, depuis le Café Gaité dans le 14ème arrondissement de la capitale. La brasserie était trop petite pour contenir la foule, plus nombreuse sur le trottoir qu'à l'intérieur, venue entendre le mathématicien, débouté en juillet de l'investiture En Marche, officialiser sa dissidence.
"J'ai décidé d'être candidat à la prochaine élection du maire de Paris !". Dans son allocution, Cédric Villani n'a pas manqué d'adresser un message à son parti, qui lui a préféré Benjamin Griveaux. "J'ai pu mesurer les limites du fonctionnement d'appareils politiques que nous dénoncions il y a peu", a-t-il déclaré.
Dans le public, certains soutiens sont toujours aussi remonté contre sa non-investiture, à l'image de Marie-Dominique : "Ce qui n'est pas fair-play, c'est la façon dont a été élu Benjamin Griveaux. 100 % des voix… On ne voit ça qu’en Albanie", tacle cette militante auprès d'Europe 1.
La camp Griveaux espère toujours un ralliement
Cédric Villani promet la "bienveillance", mantra des marcheurs pendant la campagne présidentielle. Mais ses soutiens le sont un peu moins quand il s’agit d'évoquer Benjamin Griveaux. "C'est quelqu’un de cassant, qui a gardé des habitudes claniques", éreinte un proche du mathématicien.
Dans la foule, Patrick, un pro-Griveaux a voulu voir de ses yeux la scission en marche : "Ce qui me choque, c’est de diviser sachant que la division c’est la perte. C’est désespérant !", lâche-t-il.
"Je regrette la décision de Cédric Villani, il n'y a pas de réussite dans une aventure solitaire", abonde, toujours auprès d'Europe 1, Sylvain Maillard, député de Paris et soutien de Benjamin Griveaux. "On fait le même constat sur Paris, il est député LREM, j'aurais préféré qu'il nous rejoigne immédiatement. Mais je garde la certitude qu'il nous rejoindra dans les semaines ou les mois qui viennent", veut croire cet élu. Raison pour laquelle, sans doute, En Marche a choisi de ne pas exclure Cédric Villani, afin de ne pas aggraver la division, même si sa candidature complique sérieusement l’équation parisienne du camp Macron.