La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo affirme qu'elle "portera une candidature de coalition" aux élections municipales de 2020, mais qu'elle n'adhérera pas à la République en marche, dans une longue interview à Libération publiée dimanche soir.
"Il est vrai que certains députés LREM sont partis dans une démarche très agressive à l'égard de la majorité municipale... On verra bien jusqu'où ils iront. Moi, en tout cas, je porterai une candidature de coalition, comme je l'ai toujours fait", déclare l'édile au quotidien. Avec l'exécutif, "pour l'instant, même si je peux avoir des désaccords, les choses se passent globalement bien. Mais je ne rentrerai pas à LREM. Je suis une femme de gauche, social-démocrate, écolo et européenne", ajoute la maire de Paris.
Dans une démarche de "co-construction" avec le gouvernement". Elle déclare être avec le gouvernement "dans une démarche de co-construction". "Ma responsabilité n'est pas d'être une opposante politique mais d'être la maire de Paris". "En 2020, je vais (...) construire une alliance citoyenne" sur les enjeux de "l'attractivité internationale" de la capitale française, le climat et la pollution, et la "solidarité", précise-t-elle. "Et tous les partis qui voudront soutenir cette alliance seront les bienvenus".
Candidate LREM ou socialiste ? "Je serai Paris". L'édile affirme ne pas savoir si LREM va présenter un candidat contre elle aux municipales, alors qu'on prête des visées au porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. "C'est à eux de se positionner sur mon bilan et sur ce que je vais proposer", selon Anne Hidalgo. Vous ne serez ni candidate LREM, ni socialiste? "Je serai Paris", déclare-t-elle, en précisant ne soutenir "personne" dans les candidats pour la tête du PS, car elle a "beaucoup de choses à faire à Paris".
Revers sur les dossiers Vélib' et piétonnisation. Confrontée récemment à plusieurs coups durs, avec les ratés du projet de Vélib' et l'annulation par la justice de la piétonnisation des voies sur berges, Anne Hidalgo admet que "diriger une ville comme Paris n'est pas un long fleuve tranquille". "Il faut être capable d'apporter des corrections tout en tenant le cap, la vision que je porte avec mon équipe pour cette ville. Et il faut enfin s'assurer que les Parisiens sont avec nous", explique-t-elle. Interrogée sur sa réputation de maire rigide, elle répond que toutes les femmes politiques ont été "taxées d'autoritaires, de rigides", car "il y a quand même une représentation extrêmement sexuée, parfois même machiste, de la femme au pouvoir".