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Antton Rouget, journaliste à Mediapart  et co-auteur de l’enquête sur Benalla, estime que le président de la République devra s’expliquer sur ses liens troubles avec son ancien collaborateur.
INTERVIEW

L’affaire Benalla n’a pas encore livré tous ses secrets. Mediapart a révélé jeudi que l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron s’est vanté du soutien du président de la République, plusieurs mois après sa mise en examen pour les violences du 1er-Mai. "Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il continué à soutenir Alexandre Benalla pendant des semaines, des mois ? La présidence de la République devra bien s’en justifier un jour", a estimé Antton Rouget, journaliste à Mediapart et co-auteur de l’enquête sur Benalla, jeudi soir sur Europe 1.

"Un sentiment d’impunité assez stupéfiant". Le site internet a dévoilé des enregistrements d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, ex-employé de LREM également mis en examen pour les violences du 1er-Mai. Au cours de cet échange, qui a eu lieu le 26 juillet dernier, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron assure avoir reçu le soutien du chef de l’État, et ne semble pas s’inquiéter des conséquences de l’affaire. 

"Il y a un sentiment d’impunité chez Alexandre Benalla qui est assez stupéfiant", juge Antton Rouget. "On voit Vincent Crase qui est inquiet pour son avenir professionnel, pour sa réputation, pour sa famille. Alexandre Benalla, lui, dit que c’est une belle expérience. Il se prévaut à plusieurs reprises du président de la République. Emmanuel Macron n’a pas caché son soutien à Alexandre Benalla cet été, et après les premières auditions au Sénat, il avait même demandé l’indulgence pour son ancien collaborateur", poursuit le journaliste. 

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"Benalla a été l’organisateur du contrat russe". Mediapart revient également sur l’affaire d’un contrat signé par Vincent Crase avec un oligarque russe proche de Vladimir Poutine et soupçonné d’être lié à des groupes mafieux. Le site internet assure qu’Alexandre Benalla s’est personnellement impliqué dans ce dossier alors qu’il travaillait encore à l’Élysée, contrairement à ce que ce dernier et Vincent Crase ont affirmé devant le Sénat.

"Nous révélons qu’Alexandre Benalla a été l’organisateur de ce contrat, alors qu’il avait déclaré devant le Sénat que ce n’était pas le cas", détaille Antton Rouget. "Quand on parle du contrat russe, il y a des enjeux pour la sécurité de l’État. C’est problématique qu’un proche collaborateur d’Emmanuel Macron, qui potentiellement a des secrets sur le président de la République, participe à la signature d’un contrat avec un oligarque proche de Vladimir Poutine", s’inquiète le journaliste. 

Jean-Pierre Sueur, rapporteur de la Commission d'enquête au Sénat : "J'ai le sentiment que monsieur Benalla se sentait couvert". Jean-Pierre Sueur, rapporteur de la Commission d’enquête sur Benalla au Sénat, a "le sentiment que monsieur Benalla se sentait couvert, ou protégé. Il avait cette attitude de quelqu’un qui pouvait prendre beaucoup d’initiatives." "Nous prenons connaissance de ces nouveaux éléments, et quand nous publierons le rapport, nous nous exprimerons. Je ne peux rien dire aujourd’hui. Notre travail est de chercher la vérité", a assuré le sénateur, interrogé sur Europe 1.