Le parti Les Patriotes, présidé par Florian Philippot, l'ex-bras droit de Marine Le Pen, a présenté mardi une "charte" qui entend proposer des "perspectives pour la France" en "dépassant le clivage entre droite et gauche", en premier lieu la sortie de la France de l'Union européenne. "Ça n'est pas un projet, c'est une philosophie. La charte fixe des grands principes sur lesquels viendront se bâtir les grands projets", a expliqué l'eurodéputé Florian Philippot.
"Permettre au peuple de retrouver sa liberté". Le texte, qui promeut le "patriotisme (comme) la meilleure clef pour répondre aux défis du XXIe siècle", réclame un "Frexit" pour "permettre au peuple de retrouver sa liberté et à la France sa souveraineté", ainsi qu'une "nouvelle monnaie nationale". "Cette charte, c'est savoir qui nous sommes et ce qu'est le patriotisme aujourd'hui. La nation, ça existe, c'est quelque chose de moderne", a insisté le leader souverainiste, qui prône "une indépendance nationale à 360 degrés".
La suppression du Sénat. En 26 points, le texte fondateur du nouveau parti propose le recours aux référendums d'initiative populaire, la suppression du Sénat et des conseils régionaux ou le droit du sol conditionné au mérite. Dans le détail, il appelle notamment à l'abrogation des lois Travail, la défense des animaux, le rétablissement de l'ISF, la suppression de l'aide médicale d'État et préconise une immigration "fortement réduite". "Le gouvernement doit se concentrer sur les grands problèmes de la nation et laisser à la société le soin de définir son modèle de société. Selon cette philosophie, Les Patriotes respectent les derniers choix de société comme le mariage pour tous", précise encore la charte.
Un projet détaillé au 1er trimestre 2018. "On n'a pas du tout construit cette charte par rapport au FN", a assuré Florian Philippot, ex-numéro 2 du parti d'extrême droite. "Nous avons voulu être connectés avec la France de 2017. Nous, nous avons une approche très sérieuse de l'immigration : personne ne part par plaisir de son propre pays", a insisté le président des Patriotes. "L'excès verbal montre généralement un manque de sérieux", a-t-il ajouté en visant le Front national, alors que le texte des Patriotes veut consacrer 0,7% du PIB à "la politique de coopération et de développement". Au-delà de ces orientations générales, Les Patriotes doivent présenter un projet davantage détaillé "au premier trimestre 2018", lors du congrès de lancement du parti.