Reçus, mais déçus. Lundi soir, les dirigeants nationalistes corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni ont passé plus de deux heures de réunion à Matignon pour faire avancer plusieurs dossiers, comme l'amnistie pour les détenus ou bien leur rapprochement, mais aussi le statut de la langue corse.
Une visite décisive de Macron en Corse ? "Le gouvernement n'est pas allé plus loin dans la prise en compte de nos revendications, ce qui peut représenter une forme de déception", a regretté l'autonomiste Gilles Simeoni. "Très certainement, la venue du président de la République en Corse sera l'occasion de donner le la sur ce que sera la position de l'État" concernant le rapport à la collectivité, a estimé le président du Conseil exécutif.
Pour l'heure, la visite d'Emmanuel Macron est prévue pour la commémoration des vingt ans de l'assassinat du préfet Erignac, le 6 février. Mais elle aurait également un volet "politique", d'après les élus corses. À l'Elysée, on indique en revanche qu'il s'agit plus d'une envie des différentes parties que d'un choix véritablement tranché a ce stade.
Une lueur d'espoir avec la réforme constitutionnelle. Malgré la déception, tout n'est pas non plus fermé pour les nationalistes corses : Matignon n'a pas fermé la porte à l'inscription d'une reconnaissance de la spécificité de la Corse à l'occasion de la future révision constitutionnelle. C'est d'ailleurs ce point que les deux élus vont défendre Gérard Larcher, président du Sénat et personnage clef de la future réforme qu'ils rencontrent mardi.