Les associations reçues jeudi à Matignon sur le projet de loi "asile et immigration" ont fait part de leur "déception" sur ce texte "qui paraît déséquilibré. Ce projet présente "un durcissement très net" avec "une insistance" sur les mesures visant "à reconduire les migrants en situation irrégulière", a déclaré Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité. Il a ajouté, au nom de la trentaine d'associations reçues, souhaiter "que la concertation se continue".
"Aucune volonté" du gouvernement "d'infléchir" le texte. "Il y a eu un échange, une expression mais aucune volonté d'infléchir" le texte ni "de tenir compte des propositions de la société civile", a déploré Thierry Kuhn, président d'Emmaüs France. "On a été écoutés, mais on a l'impression que lâcher quelque chose de la part du gouvernement semble impensable", a affirmé Patrick Doutreligne, président de l'Uniopss (Union nationale d'associations sanitaires et sociales).
Les associations reportent désormais leurs espoirs sur le parlement. "Il y aura bientôt la discussion parlementaire et la bataille continue", a estimé Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile.
Un dossier très sensible. Très remontées contre la politique migratoire du gouvernement, des associations avaient saisi le Conseil d'Etat pour obtenir la suspension d'une circulaire contestée organisant le recensement des migrants dans l'hébergement d'urgence. Du côté de Matignon, on assure que "des discussions techniques vont se poursuivre avec les associations et les ministères concernés".