Le gouvernement tente de déminer le terrain. La ministre des Transports Elisabeth Borne a appelé de nouveau au dialogue jeudi, alors que les syndicats de cheminots doivent décider dans la soirée s'ils lancent ou non une grève pour s'opposer à ses projets de réforme du secteur ferroviaire. "Je ne pense pas" que le dialogue soit rompu avec les syndicats, a-t-elle estimé sur France Inter. Elle a rappelé qu'elle devait encore recevoir ces organisations vendredi. Les syndicats s'opposent à la volonté du gouvernement de réformer la SNCF en mettant fin progressivement au statut de cheminot et en préparant l'ouverture du secteur à la concurrence, le tout via l'emploi d'ordonnances pour accélérer la procédure.
"Continuer la concertation". "Je souhaite qu'on continue la concertation", a martelé la ministre. "Il y a beaucoup de sujets qui doivent faire l'objet d'une concertation." Selon elle, "c'est la concertation qui doit permettre d'écrire le projet de loi", les ordonnances devant être remplacées par des amendements législatifs au fur et à mesure de l'avancée des discussions avec les partenaires sociaux et des débats au Parlement. Interrogée sur une éventuelle "journée noire" dans les transports publics le 22 mars - journée de mobilisation des fonctionnaires et de manifestation des cheminots, avec notamment des grèves à la RATP et sur certaines lignes de la SNCF -, la ministre a dit espérer "que les syndicats entendent [sa] proposition de continuer les discussions, de continuer la concertation pour répondre aux questions que les cheminots se posent". Elle a parlé d'une "réforme qu'on a trop longtemps différée".
"Dans l'intérêt des cheminots". "C'est une réforme très importante. Les Français qui prennent le train (...) voient que la qualité de service n'est pas au rendez-vous, la situation financière de la SNCF est préoccupante, il y a une ouverture à la concurrence qui est demandée par les régions, qui a été décidée dans le précédent quinquennat, il faut s'y préparer. Tous ces sujets, il faut en parler, pour trouver des solutions ensemble, dans l'intérêt des voyageurs, dans l'intérêt de la SNCF et dans l'intérêt des cheminots", a encore souligné la ministre.