L'examen de la réforme des retraites débute ce mardi au Sénat. Parmi les sujets sensibles au programme des débats, la question de la pénibilité des métiers. Pour l'instant, seuls six facteurs de risques permettent de cumuler des points sur un compte professionnel de prévention pour partir à la retraite de manière anticipée. Parmi ces critères, le travail de nuit, l'exposition au bruit et aux températures ou encore le travail à la chaîne. La liste des métiers concernés est donc restreinte. Et pourtant, bien des actifs estiment que la pénibilité de leur profession devrait aussi être pris en compte.
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"Je ne sais pas comment je vais pouvoir tenir"
À 57 ans, Sabine est assistante de puériculture dans une crèche. Avec la réforme, elle a calculé qu'elle devra travailler un an de plus. Et pourtant, elle se sent déjà usée par son métier. "Déjà, 62 ans c'était beaucoup. Mais là, en augmentant, je ne sais pas comment je vais pouvoir tenir. J'ai beaucoup de problèmes de dos. Je suis tout le temps en train de porter des enfants. Et puis il y a le bruit, les cris, les pleurs. Je déplace souvent des meubles, les lits... Il y a beaucoup de manutention", déplore-t-elle.
Inès, 51 ans, est caissière dans un supermarché parisien. Elle regrette que la pénibilité de son métier ne soit pas prise en compte dans le calcul de son âge de départ en retraite. "C'est un métier difficile et pénible. Il faut le vivre pour le savoir. Manipuler toujours la même chose pendant 6 heures de travail, ça déclenche des tendinites. Et puis, il y a les caisses automatiques : rester debout pendant des heures. J'ai des problèmes de circulation au niveau des pieds, ça gonfle", explique-t-elle. Et pour tous ceux qui travaillent dans des conditions difficiles sans avoir droit au compte pénibilité, la réforme des retraites prévoit tout de même un fond d'investissement dans la prévention de l'usure professionnelle doté d'un milliard d'euros.