L'Assemblée nationale a rejeté lundi la seconde motion de censure, déposée par les députés RN, ce qui entraîne l'adoption définitive par le Parlement du projet de réforme des retraites prévoyant un report de l'âge légal de 62 à 64 ans. Après le rejet à neuf voix près d'une première motion transpartisane, celle de l'extrême droite n'a recueilli que 94 voix sur les 287 nécessaires. La gauche comme le groupe RN ont déjà annoncé des saisines du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer avant une promulgation du projet de réforme très contesté.
Quelque 250 parlementaires, principalement de gauche, réclament en outre un référendum d'initiative partagée (RIP) pour "affirmer que l'âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans".
La Nupes a aussi scandé "démission, démission", à l'adresse des ministres présents, au premier chef Élisabeth Borne. Les députés doivent désormais se prononcer sur une seconde motion, déposée par le groupe RN, qui n'a aucune chance d'être adoptée. La réforme des retraites sera alors considérée comme définitivement adoptée par le Parlement.
Le gouvernement est "mort aux yeux des Français", estime Mathilde Panot
Le gouvernement est "d'ores et déjà mort aux yeux des Français" après le vote rejetant à neuf voix près la motion de censure, a déclaré lundi la cheffe des députés LFI Mathilde Panot. "Il n'aura donc manqué que neuf voix à cette motion de censure pour faire tomber ce gouvernement et sa réforme", a souligné l'Insoumise, dans un point presse conjoint avec ses partenaires de la Nupes. "Neuf petites voix, rien n'est fini dans ce pays et nous continuerons jusqu'au bout", a-t-elle insisté.
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon appelle à "passer à la censure populaire", "en tout lieu et en toute circonstance". "Je forme le voeu que cette censure populaire s'exprime massivement, en tout lieu en toute circonstance, et qu'elle nous permette d'obtenir le retrait du texte", a déclaré lundi le chef des insoumis, lors d'un point presse près de l'Assemblée nationale. "Neuf voix de différence ne suffisent pas à nous faire changer d'avis", a-t-il ajouté.
Marine Le Pen a estimé lundi qu'Elisabeth Borne "doit partir" ou "le président doit la démissionner" après le vote serré, "une sanction claire et du fond et de la forme du gouvernement", selon la leader d'extrême droite. "Il y a ce que dit le résultat du scrutin mathématiquement, (mais) il y a ce qu'il dit politiquement : je pense que le président de la République devrait écouter ce que dit ce scrutin politiquement", a ajouté Marine Le Pen. Son groupe politique à l'Assemblée a déposé sa propre motion, en cours d'examen, mais qui n'a aucune chance d'être adoptée.