C'est sans Nicolas Hulot, son désormais ex-ministre de la Transition écologique et solidaire, que le Premier ministre Édouard Philippe était mercredi dans les Hautes-Alpes pour annoncer des mesures censées aider les collectivités à rénover leurs réseaux d'eau.
Le gouvernement a fait des choix "que nous assumons totalement". Dans son discours, Édouard Philippe n'a pas évoqué le départ de Nicolas Hulot la veille, mais a défendu l'action environnementale de son gouvernement. "Nous avons fait des choix qui sont parfois des choix difficiles, qui sont parfois des choix contestés (…) mais que nous assumons totalement", a-t-il déclaré.
"Ce ne sera jamais assez rapide, (…) mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire, mais en expliquant les choix que nous faisons, en fixant des objectifs qui sont parfois ambitieux, en prenant en compte le réel car nous n'avons pas d'autre choix", a-t-il ajouté.
Parmi les élus et personnalités qui l'accompagnaient, figuraient notamment le secrétaire d'État Sébastien Lecornu, et la députée Barbara Pompili, dont les noms circulent, avec d'autres, pour succéder à Nicolas Hulot.
Objectif : mettre fin au "sous-investissement" et au "gaspillage". En ce qui concerne le financement de la rénovation des réseaux d'eau, le gouvernement va augmenter et mieux cibler les aides existantes vers les territoires ruraux, qui n'ont bien souvent pas les moyens suffisants pour assumer les travaux nécessaires, du fait de leur faible population et de réseaux plus étendus.
"Un litre sur cinq serait irrémédiablement perdu" dans les réseaux français, a rappelé le Premier ministre, pointant du doigt un "gaspillage", lié à un "sous-investissement" chronique. Dans cette optique, les six Agences de l'eau, sorte de gouvernement de la gestion de l'eau des territoires, verront leur rôle renforcé dans l'attribution de ces aides, "qui ne seront plus automatiques".
Les conditions d'emprunt des collectivités seront améliorées avec des prêts plus longs, tandis que la Caisse des Dépôts engagera 2 milliards d'euros sur cinq ans. Les collectivités qui s'engageront à investir dans leurs réseaux pourront aussi bénéficier de subventions, avec 1,5 milliard d'euros mobilisés entre 2019 et 2024.
Les consommateurs vont-ils devoir payer plus ? Le renforcement des investissements dans les réseaux pourrait toutefois avec comme conséquence un gonflement de la facture des consommateurs. Le Premier ministre veut accélérer la généralisation d'une tarification sociale, et les collectivités volontaires pourront expérimenter un chèque-eau pour les ménages précaires, à l'image de ce qui existe dans l'énergie.