Dans les armées, personne n'a oublié le violent recadrage en public du général de Villiers par Emmanuel Macron. Mais six mois plus tard, une grande majorité de militaires a passé l'éponge sur cette humiliation inédite de leur chef, qui a conduit à sa démission "forcée".
Vendredi matin, à Toulon, le chef de l'Etat va présenter ses vœux aux corps armés, dans un climat plus serein, lié notamment à la hausse du budget de la Défense.Interrogé par Europe 1, un officier raconte être aujourd'hui plus préoccupé par le fait de trouver suffisamment de véhicules et d'hommes pour être prêts à partir, du jour au lendemain. Ce lieutenant, s'il reste choqué par la brutalité d'Emmanuel Macron dans l'éviction du général de Villiers, rappelle qu'au sein de l'armée, on change souvent de chef.
Retrouver la confiance. Aujourd'hui, ce que les militaires attendent d'Emmanuel Macron, après la crise de juillet, c'est de retrouver de la confiance et l'écoute attentive des politiques qu'il y avait du temps du couple François Hollande-Pierre de Villiers, explique un haut-gradé, interrogé par Europe 1. Ce qui génère la plus grosse inquiétude dans les rangs des armées, c'est ce sentiment que le gouvernement veut décider seul, entre plusieurs options, dans un domaine aussi pointu, aussi technique que la Défense. Le président leur donne l'impression de ne pas trop consulter le nouveau patron des Armées, François Lecointre, un homme beaucoup plus discret que son prédécesseur.