1:45
  • Copié
Mayalène Tremolet / Crédit photo : Quentin de Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les députés de gauche mais aussi ceux du MoDem ont voté en faveur d'une pérennisation de la surtaxe sur les hauts revenus. Une décision qui agace dans les rangs de la majorité, alors que cette nouvelle taxe ne devait durer que maximum trois ans.

C'est un vote commun que l'on imaginait difficilement. Et pourtant, ce mardi soir, les députés de gauche et ceux du MoDem se sont retrouvés pour modifier une des mesures essentielles du projet de budget 2025 : la surtaxe sur les hauts revenus. Censée être temporaire, elle devient pérenne grâce au bloc de gauche et aux élus du centre, qui appartiennent pourtant à la coalition gouvernementale. Cette disposition, censée rapporter deux milliards d'euros en 2025, revient à mettre en place un taux minimal d'imposition de 20% pour les foyers déclarant plus de 250.000 euros de revenus annuels pour une personne seule, et 500.000 euros pour un couple.

Ne pas mettre de délais "qu'on ne tiendra pas"

Les amis de François Bayrou, après avoir voté de nombreux amendements en commission des finances la semaine dernière avec la gauche, rejouent la même partition dans l'hémicycle en additionnant leurs voix à celle du nouveau Front populaire. Une question de justice sociale, se justifie le président du groupe à l'Assemblée, Jean-Paul Mattei.

"Il me semble que ne pas mettre de délai, c'est plus raisonnable, parce que ces délais, on ne les tiendra pas, et puis si l’année prochaine, on a une meilleure situation financière, on redébattra de cet impôt et puis on verra s’il est cohérent ou pas par rapport aux finances de notre pays", souligne-t-il. 

Vers l'utilisation du 49.3 ?

D'autant que le vote du MoDem aux côtés du NFP fait grincer des dents l'aile droite de la majorité. "Nous sommes dans notre rôle de passerelle entre les sociaux démocrates et les soutiens du gouvernement", justifie un cadre du parti. En attendant, dans l'entourage de Michel Barnier, on dit "suivre de près le travail parlementaire" sans surréagir pour l'instant. 

Le Premier ministre, qui ne souhaite pas activer de 49.3 à ce stade, mais qui, face à une majorité affaiblie et divisée, pourrait s'y résoudre en cas de trop grande transformation du texte.