Les discussions risquent d'être animées à l'Elysée vendredi matin. Emmanuel Macron reçoit les patrons des cinq principaux syndicats agricoles français (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne, Modef) pour évoquer les dossiers du moments. Un an après le début des Etats généraux de l'alimentation, la crise n’est pas loin pour le monde paysan. Une loi étudiée en ce moment au Parlement est censée redonner du pouvoir aux agriculteurs dans les négociations sur les prix, avec la grande distribution. Mais cette loi prend du retard et ne sera pas adoptée avant octobre, alors que tout devait être bouclé fin juin.
Une loi pas votée avant octobre. Le dossier brûlant c’est celui du revenu des agriculteurs. Pour qu’ils puissent vivre correctement de leur travail, une loi doit leur redonner du pouvoir dans les négociations, souvent très dures, qui ont lieu avec la grande distribution chaque année. Sauf que cette loi, promise par Emmanuel Macron pour la fin-juin, prend du retard : elle ne sera pas votée avant octobre et certains syndicats craignent qu’elle soit vidée de sa substance. "On a vu tout le cheminement législatif, et on a vu aussi les lobbies à la manœuvre pour essayer de bloquer ces avancées", explique Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, qui sera à l’Elysée.
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"Considérer un peu mieux" les agriculteurs. Ce qui met en colère des agriculteurs, c’est aussi que cette loi leur impose de nouvelles règles, qu’ils jugent impossibles à appliquer en l’état des choses. "Avant de vouloir demander aux agriculteurs de faire mieux, d'être plus propres, plus responsables, il faudrait les considérer un peu mieux en leur donnant un peu de revenus !", lance de son côté Jérémy Decerle, président des Jeunes Agriculteurs. Du côté de l’Elysée, on explique vouloir faire de la France le leader mondiale d’une alimentation sûre, saine et durable. Et on assure que la loi sera bien adoptée à temps : avant les prochaines négociations sur les prix.