Les frappes françaises en Syrie samedi étaient "amplement justifiées" et "soigneusement proportionnées", a assuré lundi Édouard Philippe devant l'Assemblée nationale, en prévenant le régime syrien qu'"aucune victoire militaire ne peut impunément être remportée au moyen d'armes chimiques".
"Notre riposte était amplement justifiée dans ses causes. Dans ses modalités elle a été soigneusement proportionnée", a vanté le Premier ministre, en ouverture des débats sans vote au Parlement sur l'intervention de samedi, qualifiée de "succès" par Édouard Philippe. "Nous avons ainsi envoyé un message ferme, un message clair, un message fort", a poursuivi Édouard Philippe. "Nous voulons dire qu'aucune victoire militaire ne peut impunément être remportée au moyen d'armes chimiques", a-t-il insisté.
"C'est la raison et la civilisation qui vacillent durablement". Devant un hémicycle clairsemé, le Premier ministre a défendu la décision "difficile, légitime", prise par Emmanuel Macron, en assurant qu'"avant d'avoir recours à la force, nous sommes allés au bout de la démarche politique et diplomatique pour faire entendre raison à Damas". "Trouver une solution politique à un conflit, faire que la guerre débouche sur la paix, c'est possible. Mais aucune solution politique ne sera trouvée tant que l'utilisation de l'arme chimique restera impunie", a-t-il relevé. "Avec les armes chimiques c'est la raison et la civilisation qui vacillent durablement", a encore plaidé le Premier ministre.
.@EPhilippePM : "Avoir recours à la force est un acte lourd, grave... L'action a un coût humain et politique, mais le risque de l'inaction était plus grand encore" #DirectANpic.twitter.com/n4hKIBl1zB
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"L'utilisation de l'arme chimique dit quelque chose de celui qui y a recours. Notre réaction à cette utilisation dit quelque chose de nous", a-t-il souligné. Soulignant que "la complexité de la situation au Levant impose nuance, prudence et réflexion", Édouard Philippe a cependant pointé que "cette complexité ne condamne ni à l'inaction ni à l'impuissance face à une violation aussi flagrante des principes qui fondent notre vie en commun". Le Premier ministre a par ailleurs assuré que la France ne "rentre pas dans une logique d'escalade" et reste attachée "au multilatéralisme". "Le président de la République continue à dialoguer avec ses homologues", a-t-il mis en avant, arguant que l'action de la France "a recueilli un très large soutien international".
"Le 7 avril dernier, la ligne rouge a été franchie", assure @EPhilippePM, qui évoque la "responsabilité des forces armées syriennes". >> https://t.co/P9ikrLDijT#DirectANpic.twitter.com/ILalFL8hdw
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