Ancien député des Français de l'étranger, battu l'an dernier par Anne Genetet (La République en marche), Thierry Mariani considère que l'avenir de son parti, Les Républicains, passe par un rapprochement avec le Front national, qui tient actuellement son congrès à Lille. "Les Républicains, qui se présentaient comme le parti de la droite et du centre, ne sont plus aujourd’hui que le parti de la droite", estime-t-il dans les colonnes du Journal du dimanche. "Il faut en tirer les conséquences et se poser les vraies questions : peut-on arriver au pouvoir tout seuls ? Peut-on constituer une majorité sans alliés ? La réponse est non. Sans alliés, nous allons rester dans l’opposition pour longtemps. Il est temps de renverser la table. Le Front national (FN) a évolué. Regardons si un accord ou un rapprochement sont possibles. Parce que si on veut des alliés, ils seront forcément de ce côté-là si on veut appliquer un programme de droite."
"Le FN change de nom, ce qui est un signe". Au contraire du président des Républicains, Laurent Wauquiez, qui a exclu toute alliance avec le FN, l'ancien ministre des Transports de Nicolas Sarkozy considère désormais que le parti présidé par Marine Le Pen pourrait être un allié. "(À l'époque de Jean-Marie Le Pen) On nous disait que le FN était raciste et antisémite, et certaines déclarations allaient dans ce sens. Maintenant, il n’y a plus ce genre de déclarations", souligne-t-il, avant de rebondir sur le changement de nom du parti. 'Le FN change de nom, ce qui est un signe. C’est le moment de réfléchir à autre chose. François Mitterrand, lui, avait su casser un autre carcan moral pour faire alliance avec le Parti communiste et il avait gagné les élections. On disait alors que les chars soviétiques allaient arriver sur les Champs-Élysées… C’est aussi ridicule que de dire que s’il y avait plus d’élus FN, le fascisme serait à nos portes."
Ce n'est pas la première fois que Thierry Mariani évoque l'hypothèse d'un rapprochement avec le FN. L'an dernier, interrogé par l'hebdomadaire Minute sur d'éventuelles "ententes" avec le FN, il avait estimé : "Si la droite veut revenir aux affaires, il est évident qu'il y a quelques barrières à casser, non pas en terme de partis mais en terme de personnes."